De l’euphorie à la guerre civile
Très vite, il lâche ses études, empoigne une petite caméra, et s’improvise journaliste, il apprend le métier sur le tas. "Ces moments étaient fabuleux. Nous étions optimistes. En 2011 malgré les difficultés, la répression de Kadhafi, tout était tellement joyeux, brillant, plein d’espoirs." Accompagné de plusieurs dizaines de journalistes en herbe, il filme, documente, conscient de la teneur historique de l’événement.
►►► À lire aussi : Dix ans après la révolution en Libye : les dates clés depuis l’insurrection contre Kadhafi en 2011
"Nous ne voulions rien perdre, tout documenter, filmer ces manifestants criant pour réclamer le départ de Kadhafi, tout ! Oui, à ce moment-là, nous étions confiants et pensions que notre pays allait devenir un pays où il fait bon vivre."
Très vite, pour Marwan comme pour l’immense majorité des Libyens, les espoirs se transforment en désespoir.
Profonde dépression
Deux guerres civiles en 10 ans. Comme tous les Libyens, Marwan est marqué au fer rouge par cette décennie interminable. "Dès 2013, j’ai compris que nous étions foutus. La guerre avait lieu partout. C’était atroce, et lorsqu’il n’y avait pas de conflit, nous subissions des attentats terroristes. J’ai alors compris que plus rien ne serait jamais plus comme avant."
Depuis 10 ans, Marwan ne filme plus que souffrances, cadavres et destructions. "J’ai vu trop de morts dans mon travail, dans ma vie. Trop de conflits. Ces choses-là finissent par te rattraper. Je souffre toujours d’une profonde dépression. J’espère qu’un jour, je pourrai redevenir 'normal'".