Les participants à la conférence internationale sur la Libye réunie jeudi à Paris ont décidé "la levée du gel des avoirs" du régime déchu de Mouammar Kadhafi, au profit des nouvelles autorités libyennes, a annoncé le président français Nicolas Sarkozy à l'issue de la réunion.
"L'argent détourné par M. Kadhafi et ses proches doit revenir aux Libyens. Nous nous sommes tous engagés à débloquer l'argent de la Libye d'hier pour financer le développement de la Libye aujourd'hui", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse. "Une quinzaine de milliards de dollars sont immédiatement dégelés", a déclaré le président français à la presse à l'issue de cette conférence.
Le président français, Nicolas Sarkozy, et le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, ont annoncé jeudi à Paris la poursuite des frappes de l'Otan tant que Mouammar Kadhafi représentera une menace pour son peuple.
"Nous nous sommes mis d'accord pour la poursuite des frappes de l’OTAN tant que M. Kadhafi et ses partisans seront une menace pour la Libye", a déclaré le président Sarkozy.
"Nous avons annoncé que les opérations se poursuivraient aussi longtemps que nécessaire, aussi longtemps qu'il y a une menace pour les civils", a déclaré pour sa part le secrétaire général de l’OTAN le général Anders Fogh Rasmussen.
Le CNT doit engager un processus de "réconciliation et de pardon"
"Sur le plan militaire, la partie est jouée", résume un proche du président français. "Il est maintenant fondamental de réussir la transition (...) mais si on attend, on risque de la faire échouer".
Pour y parvenir, Nicolas Sarkozy a élargi le format de sa conférence en y invitant, outre la trentaine de membres du "groupe de contact" qui ont soutenu les frappes aériennes, les représentants de pays qui y étaient jusque-là hostiles à l'opération de l'Otan ou jugé qu'elle dépassait le cadre fixé par la résolution 1973 des Nations unies.
Membres de la coalition, le Canadien Stephen Harper, l'Américaine Hillary Clinton, l'Italien Silvio Berlusconi et les secrétaires généraux de la Ligue arabe Nabil al-Arabi et de l'ONU Ban Ki-moon sont attendus à Paris. Mais aussi l'Allemande Angela Merkel, des ministres chinois et russe, ainsi que l'ambassadeur brésilien au Caire, Cesario Melantonio, présent, selon Brasilia, en tant qu'"ambassadeur extraordinaire pour le Moyen Orient".
La participation de l'Afrique du Sud, également invitée, n'a pas été confirmée.
Les deux principaux responsables du Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion libyenne), Moustapha Abdeljalil et Mahmoud Jibril, doivent profiter de leur présence à Paris pour présenter leur "feuille de route" vers la démocratie et, surtout, leurs besoins urgents en matière d'aide et de reconstruction.
Ils doivent aussi plaider pour le dégel des dizaines de milliards de dollars déposés par le clan Kadhafi dans les banques internationales. A ce jour, seuls deux enveloppes d'environ 1,5 milliard de dollars chacune ont été libérées des comptes américains et britanniques où elles dormaient, sur un pactole total estimé à environ 50 milliards.
AFP