L'enlisement économique, ajouté à une pénurie de dollars, monnaie utilisée couramment au Liban a été un des catalyseurs d'un soulèvement inédit, déclenché en octobre 2019 pour dénoncer une classe politique quasi-inchangée depuis des décennies, accusée de corruption et d'incompétence.
La crise actuelle est la plus grave depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). Le chômage touche plus de 35% de la population active et plus de 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté, selon le ministère des Finances.
Les autorités négocient avec le Fonds monétaire international (FMI) pour débloquer des aides financières, dont le pays dépend pour enclencher sa relance économique. Mais cette aide est conditionnée à l'adoption de réformes longtemps ignorées par les autorités.
Depuis plusieurs semaines des centaines de Libanais redescendent dans les rues chaque soir. La colère se radicalise sur des revendications socio-économiques. La vie est devenue hors de prix, la pauvreté gangrène les familles, la faim guette. Pour Karim Emil Bitar, professeur à l’université Saint Joseph de Beyrouth, et chercheur à l'institut des relations internationales et stratégiques
" Le Liban est victime d’une crise économique sans précédent avec une hyperinflation. Selon les chiffres de la Banque Mondiale plus de 50% de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté. Il s’agit donc d’une révolution de la dignité et d’un rejet de l’oligarchie au pouvoir "