C’est fini. Terminé. Poteau, occasions manquées. Génération manquée entend-on çà et là. Rien gagné mais pourtant tellement de joies apportées par cette équipe. Alors l’heure du bilan a sonné. Mais une certitude, la transition ne peut se passer des leaders de cette Belgique en larmes aujourd’hui. Des leaders au rang desquels pointe Romelu Lukaku. Non... ni lui, ni Thibaut Courtois, Eden Hazard ou Kevin De Bruyne ne peuvent lâcher maintenant l’équipe nationale.
Ne pas oublier le balcon
N’oublions jamais d’où l’on vient. N’oublions jamais qui nous sommes. La Belgique, confetti sur la carte du foot mondial, en a été un acteur majeur pendant près de 10 ans. Quart de finale au mondial brésilien, quart de finale à l’Euro français, troisième du mondial russe et champion du monde sur le balcon de l’hôtel de ville de Bruxelles. Et encore quart de finale à l’Euro dernier. Donc, ne l’oublions pas… cette douce euphorie sur laquelle certains se sont, c’est vrai, un peu endormis. Cette génération, on l’a adorée. On l’a magnifiée. Et aujourd’hui elle se sent humiliée. Sortir la tête basse d’un grand tournoi, ça arrive. On avait juste un peu oublié (mémoire courte sans doute) que cela faisait mal aux tripes.
Wilmots et Martinez en bâtisseurs
On ne va pas repointer ici tout ce qui ne va pas. Ce qui ne va plus. Ce qui est certain c’est que Roberto Martinez a quitté le navire. Décision autoproclamée par le directeur technique qu’il était. Décision prise avant la coupe du monde. Usure du pouvoir. Un pouvoir étiolé. Car six ans ça use et pas que les souliers. Mais six ans qui n'ont pas été vains. Car le Catalan a mis à profit ce temps-là pour faire progresser la fédération, changer les méthodes de travail, professionnaliser ce qui devait l'être. Un travail en profondeur. Qui ne fut pas parfait mais qui a été fait. Plus de 30 joueurs lancés en équipe nationale (avec plus ou moins de réussite) pour tenter de combler le futur vide que va inévitablement laisser le départ de quelques cadres. C’est ce que Martinez appele l’héritage. Six ans et un bilan de 80 matchs pour l’Espagnol. Six ans et 11 défaites, dont 6 d’entre elles sur les 19 derniers matchs joués depuis la fin de l’Euro 2021. Soit 30% de revers depuis 1 an et demi et désormais 100% de regrets. Malgré ces 18 derniers mois compliqués il faut le remercier pour ces six ans. Avec Marc Wilmots avant lui, il a donné une vie à cette équipe. Et il nous a donné envie de l’aimer encore.
La responsabilité du « Big Four »
L'envie est forte aujourd'hui de tout envoyer en l'air mais… s’il vous plaît, arrêtons de démolir, de brûler. Construisons l’avenir. Avec les " vieux " pour qu’ils guident, au moins un tournoi encore, les jeunes loups aux dents longues et aux impatiences à peine voilées. Faes, Debast, Theate, De Ketelaere, Doku, Openda, Onana ont emmagasiné de l’expérience au contact du groupe. Et ce résultat négatif au Qatar va leur donner encore plus l’envie de renverser la donne au prochain Euro. S’y joindront d’autres pépites comme Lavia, Ramazani, Sambi Lokonga, Vranckx, Bakayoko, Matazo. Une pouponnière aujourd’hui mais une richesse demain. A condition que l’encadrement soit tenu par Lukaku, De Bruyne, Courtois, Hazard. Ce " Big Four " a une responsabilité immense. Ils n’ont pas le droit de partir. Il faut guider la jeunesse vers les prochains grands rendez-vous qui nous attendent. Mais tout cela dépendra du projet et aussi du futur architecte qui s’installera, dès le mois de mars, dans le fauteuil du patron. Un fauteuil géant d’où il dessinera et sculptera, de son bureau de Tubize, l’avenir des Diables.