Il se vantait d’être l’ophtalmologue du roi George II, du pape ou encore de l’Empereur du Saint-Empire romain germanique, il se faisait appeler "Chevalier"… Il est pourtant connu comme étant le chirurgien qui a rendu aveugles deux des plus grands compositeurs baroques de la première moitié du XVIIIe siècle. En cette période d’Halloween, plongeons-nous dans l’histoire d’un oculiste peu scrupuleux à la réputation noire, John Taylor.
Un chirurgien aveuglant, maître du marketing
Nous avons tous en tête une image des chirurgiens des stars qui ont accroché, dans leur cabinet, des photos d’eux posant avec leur célèbre patientèle, accompagnées d’un petit mot de remerciement. Au XVIIIe siècle, si la photographie n’existait pas encore, les méthodes d’auto-promotion de certains médecins à travers leurs (soi-disant) riches patients existaient déjà, John Taylor en est la preuve vivante.
Mais qui est ce chirurgien dont le "talent" médical était tellement aveuglant qu’il laissait une grande partie de ses patients dans un état encore pire que celui dans lequel il les avait trouvés au départ ?
John Taylor est donc un médecin oculiste, né en Angleterre en 1703. Et si ce spécialiste de la vue a vécu au XVIIIe siècle, âge des Lumières, il a plutôt assombri la vie et la vue de bon nombre de ses patients. Nous savons que John Taylor s’est très vite destiné à une carrière médicale, voulant marcher dans les traces de son père. Suivant des études de médecine, notamment auprès du grand et renommé chirurgien anglais William Cheselden. Après ses études générales de médecine, c’est vers l’ophtalmologie que se tournera John Taylor.
Se lançant ensuite dans une carrière de chirurgien oculiste, John Taylor se fait médecin itinérant, voyageant de villes en villes pour proposer ses services avec des méthodes d’auto-promotion qui n’ont rien à envier aux stratégies marketing actuelles. Et pourtant, les résultats des opérations qu’il pratiquait étaient très souvent catastrophiques. Mais une fois les opérations effectuées, ce chirurgien charlatan s’empressait de quitter la ville, intimant à ses patients de garder leurs yeux bandés pendant quelques jours (histoire d’être sûr d’être déjà parti lorsque les pauvres patients se rendraient compte que l’opération est un échec).