Pour la première fois, l’examen de sélection pour les études de médecine et de dentisterie ne se tiendra pas dans l’un des immenses halls du Heysel, mais dans les cinq universités qui dispensent les cursus concernés. 6165 jeunes se sont inscrits, dont 54% résident hors de Belgique. Les épreuves débutent dès ce mardi. Les candidats ont deux chances, ce 6 juillet et le 28 août.
Une logistique appropriée
Vu la crise du Covid, les épreuves ont été décentralisées dans 114 salles d’examens réparties entre Liège, Namur, Louvain-la-Neuve, Mons et Bruxelles. Les mesures sanitaires doivent être respectées : port du masque, gel hydroalcoolique et distance d’1 mètre 50 entre chaque candidat.
Le personnel encadrant doit s’y soumettre également. C’est l’ARES, l’Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur, qui organise toute la logistique matérielle et administrative de l’examen d’entrée. Les épreuves sont prévues de 9h à 17h.
Elles sont constituées d’une première partie, sous forme de QCM (questionnaire à choix multiples), de questions de mathématiques, biologie, chimie et physique et d’une seconde partie sur des questions de raisonnement, d’éthique, de communication et d’empathie.
Plus de la moitié de candidats étrangers pour des places limitées
54% des inscrits résident à l’étranger, dont beaucoup de Français." La preuve", pour Laurent Despy, l’Administrateur de l’ARES, "que la qualité de nos universités est appréciée, mais aussi que la sélection est moins contraignante qu’en France. A l’issue de l’examen, les résidents étrangers qui auront réussi seront soumis à un concours car seulement 30% d’entre eux seront admis".
Les étudiants moins bien préparés que d’habitude ?
Mais pour tous les aspirants médecins ou dentistes, quelle que soit leur nationalité, c’est leur préparation qui va faire toute la différence. Mathieu Vrenkens est le directeur de Student Academy, une asbl de soutien scolaire et il constate que les étudiants semblent moins bien préparés cette année-ci.
"Ils et elles viennent en général de sections maths-sciences fortes mais le niveau est plus faible." Les trois semaines de préparation sont très intenses et sont axées sur les connaissances théoriques des quatre matières scientifiques et de nombreux exercices pratiques dans les mêmes conditions de temps que l’examen.
Un travail acharné
En moyenne, seulement un tiers des candidats réussissent ce premier test préalable aux études. Andy vient de terminer sa rétho. C’est un matheux et un scientifique dans l’âme. Il veut être dentiste "pour avoir une vie confortable". Ce bosseur estime qu'"il faut beaucoup étudier, c’est le prix pour réussir". Après l’examen, il s’offre une semaine de repos puis commence un job d’étudiant. Après, "s’il le faut, j’étudierai encore pour la seconde chance du 28 août." Depuis la fin de son année scolaire, il suit justement l’une de ces sessions préparatoires spéciales, de 9 à 18 heures, puis, rentré chez lui, il étudie jusqu’à 1h du matin.
►►► A lire aussi : Concours d’entrée en médecine : "la leçon n’a pas été retenue", selon le Comité inter-universitaire des étudiants en Médecine
Cette année, la profession médicale attire 26% de jeunes en plus que les années précédentes. La crise sanitaire suscite peut-être des vocations nouvelles au service de la santé. Mais à leur sortie, dans 6 ans, tous ne recevront peut-être pas un numéro INAMI. Cela, c’est une autre histoire.