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L’évolution de la représentation de la communauté LGBTQIA + dans le monde du gaming

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Ce 17 mai est la journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie. Si le jeu vidéo nous a offert une multitude d'icônes, il a longtemps hésité à mettre au-devant de l'écran des personnages queers ou transgenres. Retour sur l’évolution de la représentation de la communauté LGBTQIA+ dans le gaming.

 

Si les personnages queers sont de plus en plus présents dans les productions culturelles, leu représentation n’a pas toujours été au top. Surtout dans le jeu vidéo. Dans les années 1980, les personnages LGBTQIA + y sont présents mais souvent dans les mauvais rôles. Ils y campent des méchants, maniérés qui meurent dans des conditions abominables. Ou alors, ils servent de personnages comiques et ridicules, dont on se moque allègrement. Tout ça à cause de leur orientation sexuelle, évidemment.

La première évolution est la fin de la caricature de la communauté LGBTQIA + par les éditeurs. C’est dans les années 1990 que l’on voit les premiers personnages LGBT dans des bons rôles, même s’ils restent des personnages secondaires. 

Bref, le jeu vidéo n’a pas toujours été tendre avec les minorités, mais voici quelques dates importantes à noter dans l’évolution des représentations.

Premières apparitions des personnages LGBT dans les années 1980

En 1986 sort MoonMist, un jeu de texte policier. Le joueur incarne un inspecteur et rencontre une femme. Cette dernière semble très jalouse après que sa petite amie l’a quittée pour se marier… avec un homme. Elle est la première apparition d’une personne LGBT dans un jeu vidéo, même si son développeur démentira plus tard qu’elle était homosexuelle.

Moonmist -
Moonmist - © Infocom

Du côté de Nintendo, il faut attendre 1988 pour voir le premier personnage transgenre sur un écran. Dans Super Mario Bros 2, on fait la rencontre d’un “dinosaure” rose, appelé Birdo. Le personnage est qualifié de “mâle qui croit qu’il est une femme” et préfère s’appeler Birdetta. Une avancée dans la représentation, même si cette dernière est empreinte de stéréotypes (le rose) et qu’elle fasse de Birdo une ennemie à abattre.

© Nintendo

La même année, le premier jeu qui défend la cause LGBT apparaît. Casper in the Castro est un jeu de puzzle-auto-programmé sur le thème LGBT disponible sur Mac. Le jeu a traversé les forums LGBT underground durant la fin des années 80. Il est aujourd’hui disponible en émulation dans les archives d’Internet.

© C. M. Ralph

Un mariage homosexuel en 1998

Les années 90 sont marquées par une évolution de la représentation de la communauté. Les personnages sont de moins en moins dénigrés, et commencent même à avoir des rôles de premier plan.

Dracula Unleashed, sorti en 1993 est le premier jeu à donner du dialogue à un personnage gay : Alfred Horner. Malheureusement, celui-ci est décrit comme un pervers reluquant sans cesse le héros de l’histoire. On a fait mieux…

Dans Phantasmagoria : A puzzle of flesh, Curtis est le premier personnage non hétérosexuel, et plus précisément bisexuel, jouable dans un jeu vidéo. Nous sommes en 1995. Il s’agit là d’une grande évolution pour la reconnaissance de la cause LGBTQIA +. En 1998, c’est le jeu de rôle post-apocalyptique Fallout 2 qui fait avancer la cause en mettant en scène la première proposition de mariage homosexuel. A cette époque, le mariage gay n’est toujours pas autorisé en Californie, l’État américain de résidence du studio Black Isle Studios.

XXIe siècle : société et jeux vidéo évoluent ensemble

A partir des années 2000, la communauté LGBTQIA + comment à s’affirmer dans le monde du gaming. Les personnages minoritaires deviennent enfin des personnages principaux, participant activement à l’histoire. 

En 2000, Final Fantasy IX met en avant Quina Quen qui vient d’une race sans genre appelée Qu. C’est donc un exemple de non-binarité et potentiellement le premier personnage pansexuel dans un jeu vidéo (car seule l’option d’épouser un personnage masculin ne s’offrira à Quina Quen). La même année sort le célèbre jeu Les Sims, qui laisse les joueurs décider de la relation de ses Sims. Pendant la présentation du jeu à la conférence E3 de 1999, un mariage hétérosexuel est présenté. Dans les invités, on y voit deux Simsettes qui s’embrassent, ce qui n’était pas prévu dans la création du jeu de base. Les développeurs décident donc de garder ces interactions et de permettre l’amour s’exprimer entre tous les Sims. Il faudra attendre 2009 pour que le mariage entre deux personnes du même sexe soit possible. 

© Electronic Arts

Depuis, à l’image de la société, la représentation de la communauté LGBTQIA + n’a cessé de s’améliorer. Et si le combat pour l’acceptation continue dans la vie, il prend maintenant place dans les studios de jeu vidéo. On voit de plus en plus de personnages LGBTQIA + ayant un rôle principal qui leur permet de passer des messages de tolérance et d’affirmation, comme dans Life is Strange ou The Last Of Us 2.

Cette année, le jeu Vampire : The MasqueradeBloodline 2 propose aux joueurs de choisir des pronoms lors de la création de leur personnage, ce qui va encore plus loin que de choisir un modèle masculin ou féminin. Les jeux vidéo ne font pas qu’évoluer avec la société, ils l’aident également à aller de l’avant. 

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