Avec la fin des restrictions liées à la pandémie, c’est à un vent de liberté que le Belge goûte à nouveau. Et après avoir rongé son frein de longs mois, il lui prend à présent une soudaine envie de voyager pour rattraper le temps perdu. Compagnies aériennes et agences de voyage se veulent optimistes car les réservations pour l’été battent leur plein.
Avions supplémentaires, équipages recrutés
Signe de la reprise du secteur : les compagnies aériennes engagent à nouveau. Brussels Airlines vient de décider d’ajouter à sa flotte deux avions moyen-courriers et un long-courrier. 288 offres d’emplois ont été ouvertes et les pilotes actuels retrouveront un fonctionnement à temps plein deux ans plus tôt que prévu. On s’attend à atteindre trois quarts du niveau de passagers de la période pré-Covid. Chez TUIfly, on engage également. Car selon la porte-parole du tour-opérateur TUI, Florence Bruyère : " On assiste véritablement à un phénomène de rattrapage. Avec la diminution des mesures sanitaires, la carte de l’Europe qui passe dans le vert et les réductions pour réservations rapides en début d’année, on a actuellement plus de réservations pour l’été qu’à la même période il y a trois ans ! Les prix sont stables car il y a pas mal de promotions de sortie de crise et la concurrence bat son plein. Seul point noir : l’augmentation des prix du pétrole qui pourra être répercutée de quelques euros au moment de payer le solde du voyage."
Du côté de Brussels Airport, on confirme les bonnes perspectives de l’été : "On était à 125 destinations, on va passer à près de 200 pour la saison estivale", indique Nathalie Pierard, la porte-parole. "Nos prévisions laissent espérer qu’on atteindra 70% de passagers par rapport à 2019, et on espère que cela va encore évoluer. Mais soyons clair, on ne vise pas encore le retour complet à la normale avant deux ans. Pourtant, les signaux sont positifs. On a déjà cinquante compagnies qui passent par Bruxelles et une dizaine d’autres devraient se rajouter dans les prochains mois."
Plus de touristes, moins de business
Si le nombre total de passagers restera encore en deça des chiffres d’avant la crise sanitaire, c’est parce que les voyages d’affaires n’ont toujours pas repris complètement. Le marché est donc boosté (terme à la mode ces derniers temps) par le tourisme. "Les voyages ont été reportés, les vouchers vont pouvoir être utilisés, les familles éloignées se retrouvent, les gens ont économisé ou ont envie de se faire plaisir", commente Florence Bruyère. "Pour l’instant, le budget moyen pour des vacances en avion est de 1316 euros, soit 8% de plus qu’en 2019.". Et on constate un retour de l’intérêt pour le all inclusive. Il semble qu’il n’y ait pas "d’effet Covid" incitant les gens à fuir les grands hôtels et autres centres de vacances. D’ailleurs, on assiste au retour des destinations autrefois prisées et un peu plus lointaines, comme la Turquie ou les Caraïbes. Seule l’Asie reste encore en retrait, sans doute parce que de nombreux pays imposent encore quelques restrictions.
Et si l’été 2022 se profile plutôt bien pour le tourisme, il convient de rappeler la nécessité de réserver suffisamment tôt. La demande risque d’être de plus en plus soutenue alors que l’offre ne suivra pas forcément. C’est déjà le cas pour les voitures de location, qui sont en pénurie un peu partout dans le monde, cela le sera probablement aussi pour les locations de gîtes et maisons de vacances ainsi que pour les prix des billets d’avion. L’an dernier, le Belge a attendu la dernière minute pour se décider à partir mais la situation a bien changé depuis lors, ce dont personne ne se plaindra.