Je pense que le succès de cette série s’est révélé, pour les auteurs comme pour leur éditeur, assez inattendu… Il n’était pas évident, en effet, il y a trois bonnes années, de prévoir qu’une histoire centrée sur des seniors, et pratiquement rien que sur eux, puisse attirer un large public. Mais la qualité du dessin de Paul Cauuet et du scénario de Wilfrid Lupano ont remporté, très vite, tous les suffrages, ceux de la critique comme ceux des lecteurs.
Ce n’était pas évident, mais c’est totalement mérité, tant ces " vieux fourneaux " nous montrent le monde qui est le nôtre, et, surtout, le monde d’où l’on vient, en faisant le portrait de quelques vieillards qui s’acceptent vieux et qui sont heureux de l’être.
Dans ce quatrième volume, ils sont toujours là… Mais l’histoire est ici plus centrée sur le village où Antoine, l’un des leurs, habite. Un village dans lequel une entreprise devrait s’agrandir et créer bien des emplois, mais pourrait ne pas le faire parce que, sur le site choisi pour cette extension, on a découvert une magicienne… Une magicienne dentelée, plus exactement, c’est-à-dire une sauterelle qui fait partie des espèces animales protégées.
Et viennent donc s’installer dans ce village toute une série de gens qui forment une ZAD (Zone A Défendre). Ce qui va, évidemment, provoquer des conflits entre les habitants, entre, aussi et surtout, les Vieux Fourneaux eux-mêmes. Mais leur amitié résiste, envers et contre tout, et le trait d’union entre eux tous, Sophie, la marionnettiste, est et reste le regard de la jeunesse ancré à celui d’une certaine vieillesse… D’ailleurs, finalement, vieillir n’est-ce pas, en notre époque de haute technologie, la plus grande des aventures à vivre ?...