Doit-on dès lors estimer que la population qui part encore skier en montagne contribue à la disparition de leur sport favori ?
Il convient de nuancer les choses. L’ADEME, agence Française de l’environnement et de la maitrise de l’énergie, a fait le bilan de gaz à effet de serre du tourisme à la montagne.
On y découvre que la première source d’émission de gaz à effet de serre des sports d’hiver, c’est le transport. Pour l’étude de l’ADEME : c’est 52% des émissions de gaz à effet de serre des sports d’hiver qui sont liés aux déplacements, comme la voiture, pour rejoindre les stations.
Encore une fois, on parle de moyennes. Quelqu’un qui rejoint une station de sports d’hiver depuis la Belgique ne pollue pas autant que quelqu’un qui part d’Annecy, au pied des Montagnes. Selon le mode de transport choisi, le bilan varie fortement. L’ADEME cite en exemple, un Londonien qui vient en Avion puis en taxi, pour rejoindre sa station, émettra 431 Kg de CO2. Si ce même Londonien vient en train puis en bus, il en émettra 35… soit douze fois moins.
Ce genre de calcul vaut pour d’autres vacances que le ski. Dans la plupart des activités touristiques, ou bien pour les grands évènements culturels, c’est le transport pour rejoindre la destination qui est le plus gros poste d’émission de gaz à effet de serre.
Pour le reste des émissions, l’ADEME fournit des calculs très précis autant sur le cout carbone d’un bâton de ski que celui d’une paire de chaussette (0,02% de l’empreinte) alors que la paire de ski… elle représente 7% de l’empreinte carbone. Au total, la moyenne de l’empreinte carbone d’un séjour au ski liée à l’équipement monte à 16%.
Elle se chiffre à 17% pour tous les bâtiments, services et équipements touristiques (routes, cafés, restaurants,…)
8% sont liés à l’alimentation, avec là aussi de grosse différence : si on consomme ou non de la viande, l’empreinte carbone va du simple au triple.
Le logement, lui ne compte que pour 4% de l’empreinte globale. Sans doute lié au fait que pendant que vous vous chauffez à la montagne, vous ne chauffez plus vos maisons ailleurs. Et même si on séjourne dans des endroits plus froids, avec des chalets pas toujours bien isolés, on vit souvent plus nombreux dans des plus petits espaces, ce qui compense la différence.
Les domaines skiables, comprenant les remonte-pentes, le damage des pistes, la neige artificielle atteindraient 3% selon l’étude de l’ADEME. Soit beaucoup moins que le coût carbone d’une paire de skis.