D'après le musicologue Jean-Christophe Keck, directeur de l'OEK (Offenbach Édition Keck), le catalogue de Jacques Offenbach compte plus de 650 opus (!) dont environ 100 ouvrages lyriques, mais aussi, "de nombreuses pièces de musique de chambre, de musique de danse, ou encore de grands tableaux symphoniques ou concertants". Ajoutez à cela de nombreuses mélodies pour violoncelle.
Or, de ce gigantesque corpus, nous ne connaissons que des bribes, comme par exemple la barcarolle des Contes d’Hoffmann ou le galop infernal d’Orphée aux enfers.
Un compositeur très peu joué
On a très peu, trop peu, enregistré les œuvres d’Offenbach. Sans doute sont-elles aussi assez peu à l’affiche des concerts en Belgique. Leur caractère léger, frais, drôle, frivole mais parfois assez désuet, il faut l’avouer, ne plaît pas à tout le monde.
Citons à ce propos Richard Wagner — qui, en 1869, après avoir loué son confrère, s'est fâché avec lui à la suite des caricatures dont il avait fait les frais — Wagner écrit dans ses Souvenirs sur Auber, autre compositeur français perpétuant la tradition de l'opéra-comique :
Offenbach possède la chaleur qui manque à Auber ; mais c'est la chaleur du fumier ; tous les cochons d'Europe ont pu s'y vautrer.
Citation encore, mais plus constructive celle-là : en 1876, Albert Wolff écrit dans la préface de l’ouvrage signé Jacques Offenbach Notes d'un musicien en voyage: "[…] Il y a de tout dans son inépuisable répertoire : l’entrain qui soulève une salle, les gros éclats de rire qui plaisent aux uns, l’esprit parisien qui charme les autres, et la note tendre qui plaît à tous, parce qu’elle vient du cœur et va droit à l’âme."