Soixante ans après leur premier concert donné au Marquee Club de Londres le 12 juillet 1962, les Rolling Stones célébraient ce lundi soir leurs noces de diamant au Stade Roi Baudouin.
Ce sont d’abord les Islandais de Kaleo qui ont, sous un soleil de plomb, brisé la glace avec leur blues rock redoutable déjà bien rodé sur quelques dates de la tournée précédente " No Filter ". Réunissant toutes les générations y compris de très jeunes adultes, le public présent s’était donné rendez-vous pour bien plus qu’un concert. Être ce 11 juillet devant la scène de ce Sixty tour, c’était voir en chair et en os des icônes de la pop culture et se dire, sans plonger dans un univers de science-fiction, que leur prochain show sera sans doute virtuel et orchestré par des hologrammes.
Ce soir, le public était venu pour feuilleter, en quelque sorte, un livre d’histoire, un conte moderne fait de design, de riffs et de rock’n’roll attitudes. Après un hommage en vidéo au regretté Charlie Watts, le rendez-vous avec l’histoire fut bien là ; avec comme premier titre " Street fighting man " ; morceau composé pendant les révoltes du printemps 68 et dont le riff de guitare fut inspiré directement par les sirènes tonitruantes des voitures de flics. Dès son entrée, Mick Jagger est éblouissant, d’humeur juvénile et en authentique maître de cérémonie enchaîne avec une parfaite maîtrise vocale les hits. " 19th nervous breakdown ", " Tumbling dice " " Bitch " et " Out of time ", sur un tempo légèrement ralenti, se suivent dans une dynamique sans faille. Loin des tournées grand barnum comme sur " Bridges to Babylon " avec son pont métallique enjambant la foule ou sur Voodoo lounge tour et son gigantesque serpent d’acier crachant du feu, le show se décline sur la retenue d’effets. Seul semble compter le jeu des musiciens sur scène et c’est tant mieux !