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Les souvenirs du Concours Reine Elisabeth piano : 1972, Valery Afanassiev

Valery Afanassiev

© CMIREB/IMKEB

Valery Afanassiev (U.R.S.S.) fait partie des musiciens que l’on imagine à l’état d’exil dans le monde terrestre. Ils vivent profondément immergés dans la musique, si ce n’est dans l’art tout entier. À l’entendre jouer ou parler, on soupçonne une grande humilité chez Afanassiev, tant il semblait se confondre en excuses sans jamais entretenir la confusion dans la musique, abordée dans ses profondeurs, comme en prière. Il donna une sonate de Schubert d’un rythme incertain et d’une confondante douceur : il savait comment ne pas jouer fort pour se faire entendre et faire comprendre que le promeneur ne va pas toujours d’un pas égal en traversant les circonstances de la vie. Afanassiev est le musicien de la quintessence introvertie, ultrasensible.

pour réécouter sa prestation sur le site du Concours

Jeffrey Swann (États-Unis) ne pouvait prétendre à la même place même s’il adule Chopin dont il a donné le 1er concerto de Chopin. La troisième place échut à Jo Alfidi (États-Unis), un enfant prodige et élève de Jean Absil.

Cette session fut le théâtre des plus vives bordées de huées que le concours ait jamais connues. En cause, la quatrième place attribuée à David Lively (États-Unis) que le public voyait accéder sur une des trois premières marches du concours. Lively avait pris le risque de choisir le concerto pour la main gauche de Ravel. De même, Cyprien Katsaris fut relégué dans les profondeurs du classement.

L’un et l’autre feront ensuite une carrière digne des plus beaux éloges, Lively s’étant avéré un brillant interprète de Boesmans et Boulez, éloquent, élégant, maître inventif des partitions les plus inédites.

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