Octobre 1974 au 430 King’s Road, Chelsea. Un coin à l'opposé d'une balade dans les quartiers chics d’une jeunesse dorée londonienne. À cette période, on assiste à la réouverture d'un magasin de vêtements au cœur d’un quartier rebelle de Londres. Les créations y sont particulièrement… originales : du cuir, des fouets, du latex, des bottes montantes.
Le gérant, Malcolm McLaren, 26 ans, a rebaptisé la boutique. Trois grosses lettres, roses de surcroît, trônent au-dessus de la devanture de son shop : S.E.X. Lui et sa petite amie, Vivienne Westwood, ne sont là que pour une chose : armer stylistiquement la révolution.
Malcolm McLaren ne s'arrêtera pas au monde de la mode pour rentabiliser son affaire. En cette fin d'année 1974, lui vient aussi une idée de génie qui a changé la face musicale du royaume… puis du monde : mener la révolution avec un groupe de musique qui choquerait la société, en prônant l'insurrection et faisant table rase du passé. Un groupe composé de musiciens qui ne sont pas capables de jouer correctement. Ce groupe prendra le nom des Sex Pistols.
Comment Malcolm McLaren parvient à faire d'eux un instrument de propagande pour sa boutique, dans une Angleterre encore conservatrice et conventionnelle ? Loin du rock aseptisé de la fin des années 1970, le groupe devient en effet un épiphénomène qui bouscule le pays. De sa genèse aux tensions et scandales qui auront raison de lui, L'Heure H revient sur le destin des Sex Pistols.