Pourtant, en 2012, les pompiers bruxellois ont sorti leurs camions et leurs ambulances plus de 3800 fois pour intervenir en périphérie. Plusieurs casernes sont en effet situées au bord des limites régionales, ce qui les force à intervenir au-delà de la Région. "Il existe une loi fédérale qui prévoit une intervention la plus adéquate et la plus rapide possible, explique Christos Doulkeridis, secrétaire d'Etat en charge du SIAMU. Et donc il est normal que notre poste avancé situé à Anderlecht par exemple, fasse aussi des interventions en dehors de la région bruxelloise. Il ne faut pas, par contre, que pour des raisons institutionnelles qui ne sont pas compréhensibles, le fédéral trouve normal qu'on intervient en dehors de Bruxelles, mais pas normal qu'on soit traité de la même façon que la Flandre ou la Wallonie." En effet, le budget des pompiers bruxellois (100 millions d'euros) est couvert à 97 % par de l'argent régional. Or, cette année, les zones de secours flamandes et wallones reçoivent 78 millions du fédéral à se partager.
Cette somme va considérablement augmenter dans les années à venir, pour atteindre 174 millions d'euros en 2018. Bruxelles n'en recevra rien puisque la Loi de 2007 relative à la sécurité civile ne considère pas le SIAMU bruxellois comme une zone de secours, au même titre que les zones flamandes et wallonnes.
Le Secrétaire d'Etat en charge du Siamu bruxellois réclame donc une partie de cet argent venu du fédéral : 3,1 millions d'euros au titre de la dotation fédérale due au SIAMU pour l'année 2013 et 10 autres millions pour le financement des interventions effectuées par le SIAMU en dehors du territoire des 19 communes de la Région de Bruxelles-Capitale. La possiblité de facturer les interventions hors des limites régionales existe. Une loi a consacré le principe, mais elle n'est pas encore entrée en application.
Hélène Maquet