Les services de l'asile font en sorte que chaque demandeur soit soumis à un contrôle de sécurité, a assuré mardi le secrétaire d'Etat à l'Asile, Theo Francken, devant la Commission de l'Intérieur de la Chambre.
Si les milliers de réfugiés qui arrivent en Belgique fuient la guerre et le terrorisme, il est inévitable que parmi eux se trouvent des personnes aux idées radicales, a expliqué M. Francken.
Le Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides (CGRA) dispose de possibilités accrues de retirer ou de refuser un statut de protection, notamment lorsque le réfugié présente un danger pour la société ou la sécurité nationale. Dix dossiers ont été transmis dans ce cadre au CGRA pour des cas de terrorisme et de participation à des combats en Syrie.
Tous les demandeurs d'asile sont en outre soumis à un contrôle de la Sûreté de l'Etat et du SGRS, service de renseignement militaire. L'Office des Etrangers procède à une première identification du demandeur lorsqu'il introduit sa demande. Ses empreintes digitales sont comparées à celles des banques de données nationale et européenne. A l'heure actuelle, 6.360 personnes ont été contrôlées. Dix d'entre elles étaient connues mais aucune ne pouvait être reliée à Daesh. Un contrôle est ensuite mené par la police fédérale. A ce jour, elle a contrôlé 2.474 personnes. Certains demandeurs étaient connus pour des faits divers comme des amendes non payées ou des infractions au code de la route mais aucun pour des faits de radicalisme ou de terrorisme.
Un groupe de travail "screening" a été mis sur pied pour perfectionner celui-ci. Des formations sont également prévues à destination du personnel pour l'aider à détecter les signes de radicalisme.
A la suite des attentats de Paris, l'Office des étrangers a reçu la mission de retirer systématiquement le droit de séjour et d'expulser les combattants syriens étrangers, les imams radicaux et les terroristes, même lorsqu'ils ont la nationalité d'un autre pays de l'Union européenne. A ce jour, onze combattants syriens se sont vu retirer leur autorisation de séjour.
M. Francken présentera aussi au gouvernement vendredi de nouvelles initiatives législatives pour accroître les possibilités de retrait de droit de séjour. Il a visé le cas d'étrangers arrivés en Belgique avant l'âge de 12 ans ou nés en Belgique et "connus pour des faits graves et des activités terroristes".
Le gouvernement accorde également une attention particulière aux prédicateurs radicaux qu'il veut empêcher d'entrer en Belgique ou expulser du territoire. Si un imam ou un professeur d'islam demande un visa, un contrôle supplémentaire sera réalisé par la Sûreté de l'Etat et le SGRS, quel que soit le pays d'origine du demandeur.
Une "task-force" radicalisme a également vu le jour qui associera les services de l'asile, les cabinets du secrétaire d'Etat, de l'Intérieur, de la Justice, de la Défense ainsi que les services de renseignement et de sécurité. Elle doit veiller à une bonne circulation de l'information entre les services, en particulier en faisant remonter les informations issues des centres d'accueil.
Le secrétaire d'Etat a fait le point sur cette politique au cours d'un exposé général sur le budget 2016 de son département. Il a été soumis à de nombreuses questions des députés, notamment sur le plan de répartition des demandeurs d'asile dans les communes. Celui-ci est attendu vendredi au conseil des ministres.