Alignés en deux rangées, 18 cylindres transparents contenant chacun cinq litres d’eau de mer, circulant en flux continu, occupent l’une des salles du centre expérimental de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) d’Argenton, à la pointe du Finistère (Bretagne).
Chaque cylindre renfermait au départ quelque 100.000 larves d’huîtres, des animaux considérés comme des sentinelles du changement climatique.
Au bout de 15 jours, plus aucune larve ne subsiste dans certains bassins tandis que dans d’autres, seules quelques dizaines d’animaux, de la taille d’un grain de sable, sont toujours visibles.
C’est que l’eau a reçu des apports plus ou moins importants en CO2, ce qui a eu pour conséquence de l’acidifier à mesure que le pH diminuait. L’augmentation de dioxyde de carbone réduit en outre la concentration dans l’eau de carbonate de calcium, un minéral nécessaire au développement de la coquille des mollusques et à l’édification des récifs coralliens, déjà grandement menacés par le dérèglement climatique.