Bruxelles

Les seniors LGBT mieux accueillis en maison de retraite ?

Les seniors LGBT bienvenus en maison de retraite ?

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Par Véronique Fievet

La décision d’entrer en maison de retraite n’est jamais facile à prendre. Mais elle est encore un peu plus compliquée pour certain(e)s qui redoutent de ne pas y être bien accueillis. Les seniors LGBTQIA +, qui ont souvent dû affronter au cours de leur vie la discrimination en raison de leur orientation sexuelle, appréhendent à nouveau cette nouvelle étape de leur vie. Non sans raison à entendre le témoignage de celui que nous appellerons Alain : "Je suis entré dans une résidence service de la région bruxelloise il y a deux ans, en plein Covid. Nous étions isolés à l’intérieur et j’ai souhaité me présenter aux autres résidents, en toute franchise, sans entrer dans les détails mais juste pour expliquer qui j’étais. Le responsable de l’établissement m’a clairement dit que ce n’était pas dans les habitudes de la maison".

Préférer le terme "partenaire" plutôt que mari ou femme

Un témoignage qui ne surprend pas Denise Cullus. Cette infirmière retraitée est devenue une ambassadrice des seniors LGBTQI +, au sein de la Rainbowhouse. Elle se rend parfois dans les maisons de retraite pour sensibiliser les directions ou le personnel à l’accueil des personnes homosexuelles ou transgenres. "Je commence par expliquer ce que signifient toutes ces lettres bizarres LGBTQIA +. Je les aide à être à l’aise, à utiliser le terme de "partenaire", plus neutre que mari ou femme. On conseille aussi d’avoir dans chaque institution une personne de référence, familiarisée aux différences de genre". Ces institutions étaient rares jusqu’ici, mais selon Denise, les mentalités changent peu à peu. C’est le cas au sein de la Maison Sainte-Monique, dans le centre de Bruxelles

La maison de repos est un reflet de la société dont ils font désormais partie

La directrice Kelly Mertens nous montre d’emblée les grandes photos en couleur accrochées sur les murs du couloir qui mène à la cafétéria. Des photos de couples homosexuels enlacés ou de fêtards en cuir noir. Des agrandissements plutôt inhabituels dans une maison de repos. Cette exposition a-t-elle suscité des réactions ? "oui, certaines très positives, d’autres moins, surtout dans une maison catholique. Mais nous avions déjà un résident qui s’identifiait à la communauté LGBTQI +. Et nous voulons être un lieu de vie or on ne peut pas se sentir chez soi si on doit cacher qui on est". Pourtant avant le passage des Rainbow Ambassadors, on ne parlait pas vraiment de ces questions, reconnaît-elle avant d’ajouter que la sexualité des personnes âgées est de toute façon souvent un tabou. "Et cela vaut pour tous nos résidents quelle que soit leur orientation sexuelle".

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous