Le saviez-vous ? La petite voiture Clio a gagné 16 centimètres de largeur depuis les années 2000 ! Et de manière plus large, les voitures ont gagné en moyenne 14% de largeur depuis les années 60, selon le chercheur français Aurélien Bigo. Les rues des villes, elles n’ont pas connu la même expansion. Et parfois, cela coince.
C’est le cas de la rue Maes, à Ixelles, à quelques encablures de la place Flagey. Jusqu’à récemment, les accrochages et arrachages de rétroviseurs étaient monnaie courante. La rue était tout simplement devenue trop étroite pour contenir les trottoirs, les places de parking et le trafic dans les deux sens. "Il y avait beaucoup de coups de klaxons", explique un travailleur du centre de jour situé au début de la rue. "Les voitures avaient du mal à se croiser et donc elles klaxonnaient. On entendait cela énormément depuis le centre où je travaille."
En novembre, les autorités communales ont donc décidé de passer la rue Maes à sens unique, suite à une demande des riverains. "Le cas de la rue Maes n’est pas isolé", nous explique l’échevin de l’urbanisme écolo Yves Rouyet. "Ça devient une vraie problématique urbaine. La taille des véhicules fait en sorte que les rues sont trop petites pour laisser du trafic à double sens et laisser du stationnement des deux côtés. Moi j’ai un peu l’impression que les constructeurs se tirent une balle dans le pied avec ces modèles très larges, parce que nous, pouvoirs publics, on est quasiment obligé de limiter la place de la voiture en ville en supprimant des places de stationnement ou en passant les rues à sens unique."
L’échevin explique que la largeur des voitures pose aussi un problème pour le stationnement le long des rues. Les places sont parfois trop étroites pour les nouveaux modèles. Certains automobilistes se garent alors en partie sur le trottoir dans le but d’éviter un arrachage de rétroviseur.