Le soutien de l’institution
L’Université libre de Bruxelles (ULB) a réagi aux attaques envers sa professeure. La rectrice Annemie Schaus a publié un communiqué sur le site de l’université et sur ses réseaux, elle soutient pleinement la scientifique visée comme elle nous l’a expliqué : "Je la soutiens parce qu’elle a été attaquée dans son intégrité de scientifique et dans sa liberté académique qui est un droit fondamental de tous les professeurs d’université. Peu importe ce qu’elle dit sur le fond, la manière dont elle est mise en cause et vu les intimidations dont elle fait l’objet, tout cela est incompatible avec l’institution universitaire".
Un soutien qui soulage Corine Torrekens. La chercheuse a contacté un avocat afin d’être conseillée et éventuellement lancer une action en justice.
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La liberté académique en danger ?
La situation dont est victime Corinne Torrekens fait partie d’un phénomène plus global où la parole scientifique est très souvent remise en question. Les chercheurs et chercheuses sont de plus en plus régulièrement la cible de la vindicte populaire sur les réseaux sociaux, la crise du Covid-19 nous le démontre encore.
Des réactions démesurées qui rejettent les analyses scientifiques sans aucune argumentation ou documentation scientifiques. Corinne Torrekens pointe du doigt les réseaux sociaux : "Je ne suis pas spécialiste mais je pense que les réseaux donnent de la force et du pouvoir aux opinions qui appartiennent habituellement au café du commerce. Aujourd’hui ces opinions ont le même droit de citer qu’une opinion issue d’un travail scientifique et empirique".
Une réalité qui met en danger les travaux de recherche, ce que déplore la rectrice de l’ULB Annemie Schaus : "De plus en plus fréquemment, des collègues font l’objet d’intimidation ou de diffamation dès qu’ils démontrent une thèse sur un sujet qui polarise la société. On le voit d’ailleurs avec les scientifiques qui s’expriment sur le coronavirus, leur intégrité scientifique est remise en question. Et ce n’est pas propre à des chercheurs de l’ULB, c’est le cas aussi dans d’autres universités".
Pour la rectrice, il faut que les universités s’organisent pour mieux protéger la liberté académique : "Elle a toujours dû être protégée mais la lutte s’accentue avec les réseaux sociaux en même temps que la polarisation de la société. Il faut remettre en avant la liberté académique et rappeler constamment ce que c’est et protéger nos chercheurs lorsqu’ils sont attaqués. Les autres universités belges sont solidaires de ce combat pour la liberté académique qui, rappelons-le, est un pilier de la démocratie".