On s'y est tous déjà rendu avec la voiture ou la remorque chargée à ras bord: les recyparcs d'Intradel ont 30 ans. Le tout premier de ces parcs à conteneurs a en effet été inauguré en 1992 à Ivoz-Ramet. Il y en a désormais 49 en province de Liège. Le nombre annuel de visites a lui aussi explosé: 160.000 il y a 30 ans, 1.800.000 aujourd'hui. Il y a désormais 34 types de déchets collectés au lieu de 12 au tout début, et surtout ces déchets sont beaucoup mieux recyclés, valorisés. "Il y a 30 ans, plus de 80% des déchets collectés dans les recyparcs finissaient dans les décharges publiques, moins de 20% étaient recyclés", précise Vincent Legros, responsable des recyparcs d'Intradel. "Désormais, 95% des déchets qui arrivent dans les recyparcs sont soit réutilisés, soit recyclés, soit valorisés énergétiquement, c'est à dire transformés en électricité ou en gaz naturel. Et donc à peine 5% des déchets collectés sont aujourd'hui mis en décharge"
Agressions et vols dans les recyparcs
Pour vous aider et vous conseiller lorsque vous arrivez sur place, n'appelez plus désormais un "préposé", mais un "écoguide", c'est leur nouvelle appellation. lls sont 160 à renseigner ainsi les visiteurs qui amènent leurs déchets dans les différents recyparcs d'Intradel. Mais ça ne se passe pas toujours dans un climat serein. "On reçoit parfois des insultes, des menaces du style je vais d'attendre à la sortie, je vais te casser la figure, je vais m'en prendre à ta voiture, à ta famille", regrette Eric Lemineur, qui a travaillé dans le tout premier recyparc à Ivoz-Ramez il y a 30 ans et est aujourd'hui superviseur. "Ca va parfois jusqu'à l'agression physique: bousculade, empoignade,... Et ça, c'est très difficile à vivre pour le personnel". 180 plaintes sont déposées chaque année pour agressions ou incivilités vis-à-vis du personnel des recyparcs. Des formations en gestion des conflits sont désormais proposées à ces écoguides.
Au phénomène constaté: les vols et les actes de vandalisme. Il y en a plus d'un millier chaque année, malgré les clôtures et caméras de surveillance. Vu l'envolée des prix des métaux et des autres matériaux, certains visiteurs nocturnes n'hésitent pas à aller se servir.