Il existe bien des maladies qui changent le comportement des êtres humains. Comme le rappelle Jennifer Ronholm : "Il existe également des agents pathogènes très connus qui modifient le comportement humain – la rage et la toxoplasmose sont les principaux exemples qui me viennent à l’esprit."
Dans ces deux cas, le cerveau est touché par l’agent pathogène et le comportement de l’humain infecté est modifié de son état normal.
Comme l’écrivent Giuseppe Lippi et Gianfranco Cervellin dans une étude publiée dans Acta Biomedica, "les zombies conventionnels, tels que représentés dans les bandes dessinées et les films (23), partagent des comportements similaires avec les patients infectés par le virus de la rage".
La rage est un virus qui s’attaque au système nerveux et comme le CDC (Centres pour le Contrôle et la Prévention des catastrophes aux USA) l’explique, "à mesure que la maladie progresse, la personne peut éprouver du délire, un comportement anormal, des hallucinations, de l’hydrophobie (peur de l’eau) et de l’insomnie".
On liste dans les symptômes le "comportement agressif" de l’infecté et sachant que la maladie se transmet via la salive lors d’une morsure ou par griffure, on a vite fait de mettre l’étiquette "zombie" sur les malades de la rage. Une idée étudiée par Lippi et Cervellin : "Les deux [les zombies et les malades de la rage] subissent un degré variable de détérioration de la conscience, qui tend à être presque identique dans les derniers stades de la maladie rabique. Les deux individus affichent également des expressions faciales craintives, une hyperirritabilité et une agressivité accrues, qui peuvent être à la fois considérablement accentuées par des stimuli externes (soif, peur, lumière et bruit) chez les patients enragés, et peuvent finalement évoluer vers des comportements violents et féroces."
- La toxoplasmose transforme les souris en zombies
Le parasite toxoplasma gondii est un microbe unicellulaire qui ne survit et ne se multiplie que lorsqu’il infecte une cellule vivante. Le parasite est transféré par la nourriture et le contact avec les excréments de chat, seul animal dans lequel le parasite peut se reproduire autrement qu’en division cellulaire. Une fois dans le système d’un autre hôte, le parasite tente de se développer, infecte les cellules immunitaires et détourne leur identité jusqu’à prendre le contrôle du cerveau (de l’amygdale). Le parasite peut aller jusqu’à empêcher son instinct de survie. Comme par exemple chez la souris qui perd sa peur des chats et peut rester sans soucis devant eux, dans le but d’être mangée et donc d’infecter un nouvel hôte.
L’humain peut être infecté par toxoplasma gondii, l’OMS estime qu’au moins 30% de la population humaine mondiale est porteuse du parasite. Mais c’est souvent sans gravité, le système immunitaire permettant de limiter les symptômes à une grippe tout en restant à l’état "dormant" dans le corps. Cependant, il existe des cas où le système immunitaire est trop faible et le parasite se réveille pour infecter d’autres cellules et se multiplier.
Dans une étude publiée en 2009, des scientifiques ont constaté que le parasite pouvait prendre possession du cerveau des humains dans certains cas. "Chez les personnes sans antécédents de maladie mentale, T. gondii peut provoquer un comportement anormal", ils ont trouvé une corrélation entre l’infection et la violence auto-infligée, allant jusqu’au suicide. Bien que d’autres études ont contesté ces résultats, il faudrait plus d’études pour attester de l’impact de la toxoplasmose sur le comportement humain.
Demain pour terminer l'analyse scientifique du scénario de la série The Last of US, nous verrons s'il est possible qu'un jour un champignon prenne le contrôle de notre cerveau et nous transforme en zombie.