Face à ce phénomène croissant, l'UICN, qui fédère plus de 1.400 organisations et pays à travers le monde, a entrepris l'élaboration d'une "Classification des impacts environnementaux des taxons étrangers". Basée sur différents critères scientifiques destinés à mesurer les risques posés par les différentes espèces invasives, elle vise à aider les pouvoirs publics à calibrer leurs actions.
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Car ces espèces invasives contribuent largement à l'effondrement actuel de la biodiversité, tout comme la destruction d'habitats, la surexploitation des espèces ou le changement climatique.
Et les empêcher de s'implanter sur de nouveau territoires coûte bien moins cher que d'essayer de les éliminer une fois qu'elles y ont pris pied.
Par exemple, la jacinthe d'eau. Ramenée d'Amazonie par des explorateurs européens, ses belles fleurs pourpres ont enchanté les cours européennes, notamment celle de l'empereur Napoléon. A l'occasion de la campagne d’Égypte, elle s'est répandue dans la nature, colonisant tout le continent avec des conséquences multiples.
"En Afrique, ses immenses tapis verts bloquent la navigation, la pêche, l'accès à l'eau. Elle détruit l'habitat de nombreux poissons et augmente l'évaporation, réduisant la quantité d'eau disponible. Elle créé aussi un environnement favorable aux moustiques, augmentant le risque de paludisme", souligne de Pr Genovesi.