Fin de la semaine dernière, les syndicats des pilotes de Brussels Airlines avaient déjà déposé en front commun un préavis de grève à durée illimitée. D’après une enquête récemment menée parmi les pilotes, 90% des sondés étaient d’ailleurs favorables à une action de grève.
J’estime que la probabilité qu’une solution soit encore trouvée est très faible
Du côté du personnel de cabine, une même enquête avait été lancée auprès des stewards et hôtesses après l’échec de la réunion de conciliation du début de la semaine passée. Ils ont donc décidé jeudi, malgré les dernières propositions, de déposer un préavis de grève à durée illimitée.
"J’estime que la probabilité qu’une solution soit encore trouvée est très faible", a commenté Tim Roelandt, du syndicat libéral ACLVB/CGSLB.
En manque de personnel
Parmi les problèmes pointés par les syndicats, il y a le manque de personnel. "Et pas seulement chez les navigants (pilotes et stewards)", précise Olivier Van Camp, délégué du syndicat socialiste SETCa/BBTK. "Pour le personnel au sol, dans l’aéroport, on constate aussi qu’il n’y a pas assez de personnel." Il regrette également la publication tardive des horaires de juillet, communiqués le 15 juin, ainsi que des manquements dans le paiement des salaires.
Les pilotes et le personnel de Brussels Airlines avaient déjà fait grève en décembre, pour protester contre une forte pression de travail mais aussi la non-indexation du plan cafétéria (budget pour les avantages extralégaux) des pilotes. Il s’agissait alors d’une grève de 24 heures. Selon les trois syndicats, rien n’a été fait pour résoudre les problèmes soulevés à ce moment et la situation ne s’est pas vraiment améliorée. "Cela fait un an qu’on discute, cela suffit !", a déclaré Olivier Van Camp ce jeudi, à la sortie d’une nouvelle rencontre avec la direction du groupe.
Alors, quelles solutions étaient aujourd'hui sur la table des négociations? La direction a proposé une prime aux travailleurs prêts à assurer l'ensemble de leur horaire cet été. "Mais ce n'est pas de l'argent qu'on demandait !", s'étonne Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. "Nous demandons des solutions structurelles qui offrent assez de temps de repos entre les prestations. Ce qui est pour l'instant exigé dans les horaires des travailleurs pour cette saison estivale, ce n'est pas tenable."
La direction avait déjà clairement indiqué qu’elle était prête à discuter de la charge de travail mais pas de l’indexation. Dans un récent courrier interne transmis au personnel, elle avait dit craindre que les revendications des pilotes n’entravent les projets de croissance de la compagnie aérienne.