Les plus âges seraient en effet moins exposés que par le passé au risque de tomber dans la pauvreté. C'est l'un des constats dressés dans son rapport annuel par le Comité d'étude du vieillissement. Ils ne seraient désormais pas plus menacés que les citoyens en âge de travailler 16-64 ans.
Un succès dont se félicite le ministre MR des Pensions Daniel Bacquelaine qui recevait ce mercredi officiellement le 15ème rapport du Comité d’Étude du Vieillissement. Un comité, pour la petite histoire, créé en 2001 lorsqu'il s'agissait d'instaurer un contrôle permanent sur l'évolution chez nous des dépenses consacrées au vieillissement (pensions, soins de santé et autres dépenses sociales comme le chômage) mais aussi de surveiller le Fonds vieillissement, censé assurer par des versements du gouvernement fédéral le financement des pensions du futur. Faute d'avoir été régulièrement alimenté au fil du temps grâce aux bonis - très rares - du fédéral, ce Fonds, quasi vide, vient d'être supprimé par le gouvernement Michel...
Retour au rapport 2016 du CEV. Sans surprise, le coût du vieillissement continue à augmenter et va continuer à augmenter, mais moins vite. Entre 2015 et 2060, il est question d'une hausse de 2,3% du PIB (9 milliards d'efforts supplémentaires !), et même 2,9% d'ici 2040 avant de se réduire - 2040 constituant un pic avec le "papyboom". Un coût à charge pour l'essentiel du gouvernement fédéral (2,1% contre 0,2% pour les Régions et Communautés), un fédéral qui annonce poursuivre ses différentes réformes du secteur "pensions". Un coût lié à l'évolution démographique, le taux de fécondité chez nous, le solde migratoire, mais aussi et surtout aux variations de croissance économique et de l'emploi, espérée plus favorable à l'avenir, un manque de croissance pesant illico sur l'ensemble des dépenses sociales. Par rapport à l'an dernier, ce coût du vieillissement s'est alourdi de 0,4% en raison principalement d'une productivité plus faible et d'une baisse de la population active. Si la Belgique consacre aujourd'hui 25,3% de son PIB au vieillissement, ce pourcentage grimpera à 27,6% en 2060.
Vivre avec une pension "simple"
Voilà pour les conséquences pour l’État. Pour les pensionnés à présent, même s'il demeurera toujours compliqué de vivre avec une pension "simple", le Comité d’Étude du Vieillissement constate donc une baisse du risque de pauvreté pour les plus âgés et les pensionnés. Pour rappel, le seuil de pauvreté est fixé à 1085 euros par mois. La baisse du risque de pauvreté fait suite à l'augmentation progressive, sous les gouvernements successifs, des pensions minimales et une extension de la garantie de revenus aux personnes âgés, la "fameuse" GRAPA, de quoi effectivement dépasser le seuil de pauvreté.
Comme confirmé lundi encore, avec d'autres chiffres du SPF Économie, le taux de pauvreté des seniors est descendu de 23% en 2006 à 15% en 2015. Pour la première fois, le taux de pauvreté des seniors est comparable à celui de la population globale. Un risque de pauvreté qui s'éloignera d'autant plus avec la participation accrue des femmes au marché de l'emploi, avec des carrières désormais plus longues, et par conséquent des pensions globalement plus élevées...
Recevant le rapport du CEV, le ministre des Pensions s'est félicité de "l'effet bénéfique de la réforme des pensions sur la réduction du coût budgétaire du vieillissement". Daniel Bacquelaine rappelle aussi que la moitié de l'enveloppe "bien-être" 2015-2016, soit près d'un demi-milliard d'euros, a été consacré à la revalorisation des pensions les plus basses et notamment les pensions minimales. Plus du "double de ce qui avait été fait par le gouvernement précédent sur la période 2013-2014", répète volontiers le MR. Refrain souvent entendu...