Quatre pays de l’Est de l’Union européenne ont exhorté lundi l’Organisation des nations unies à prendre des mesures à l’encontre de la Biélorussie qui encourage les migrants à passer illégalement sur le territoire de l’Union européenne, qualifiant cette action d'"attaque hybride".
Les Premiers ministres d’Estonie, de Lettonie, de Lituanie et de Pologne ont estimé dans une déclaration commune que l’afflux de migrants avait été "planifié et systématiquement organisé par le régime d’Alexandre Loukachenko".
Mauvais traitement
Des milliers de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, ont franchi la frontière biélorusso-européenne ces derniers mois, ce que l’Union européenne considère comme une forme de représailles du régime face aux sanctions de plus en plus sévères que l’UE lui impose.
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"Il est grand temps de porter la question du mauvais traitement infligé aux migrants sur le territoire bélarusse, à l’attention des Nations unies, notamment du Conseil de sécurité des Nations unies", indique la déclaration.
"Nous demandons au Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés de prendre des mesures actives en vue de faciliter la résolution de cette situation et d’exiger du Bélarus qu’il se conforme à ses obligations internationales", ajoute le texte.
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Les quatre pays déclarent qu’ils accorderont toute protection nécessaire aux réfugiés traversant la frontière, conformément au droit international, mais ils demandent également "d’éventuelles nouvelles mesures restrictives de la part de l’UE pour empêcher toute nouvelle immigration illégale organisée par l’Etat bélarusse".
"Utiliser les réfugiés et les immigrés comme une arme menace la sécurité régionale de l’Union européenne et constitue une grave violation des droits de l’Homme", ont écrit les quatre Premiers ministres.
Utiliser les réfugiés et les immigrés comme une arme menace la sécurité régionale de l’Union européenne et constitue une grave violation des droits de l’Homme
Dans de nombreux cas, les autorités de Minsk repoussent les migrants vers la frontière de l’UE, ce qui a conduit à des situations d’impasse. Un groupe de migrants afghans reste ainsi bloqué depuis deux semaines sur une section de la frontière entre la Pologne et le Bélarus.