Le 6/8

Les ongles XXL, une tendance qui ne date pas d’aujourd’hui

Par Philomène Parmentier via

Auparavant, les ongles très longs étaient considérés comme un signe de richesse. Par après, ils ont été mal vus et considérés comme vulgaires et aujourd’hui ils sont à nouveau tendances. Dans le 6-8, Queeny vous raconte leur histoire.

Dès l’Egypte Antique, les manucures deviennent un signe de distinction sociale. Les premiers faux ongles étaient faits en os, en or ou en ivoire, avec des couleurs simples mais très symboliques, le rouge et le noir représentaient la royauté et le beige était pour le bas peuple.

D’où proviennent les faux ongles ?

Tout commence en Chine sous la dynastie Qing, au XVIIe siècle. La mode est alors à un ou plusieurs ongles très longs. Pour préserver ces griffes pouvant facilement atteindre 10 cm, les aristocrates enfilent une petite innovation : le protège ongle en or ou en argent.

Ainsi, les femmes chinoises de haut rang pouvaient montrer à tout le monde qu’elles étaient suffisamment riches pour ne pas avoir à lever le petit doigt.

Plus tard, au XIXe siècle, les femmes grecques riches préfèrent plutôt se coller des coques de pistaches sur le bout des doigts.

En 1934, un dentiste américain du nom de Maxwell Lappe crée des ongles artificiels pour ses patients qui se rongent les doigts, mais il faut attendre 1954 pour qu’un autre dentiste, Fred Slack Jr., flaire la bonne affaire en se cassant un ongle dans son laboratoire.

En effet, il décide de le recoller en utilisant du papier aluminium et de l’acrylique dentaire et ce dernier comprend rapidement l’intérêt esthétique de son invention. Son brevet en poche, il lance les rallonges telles qu’on les connaît aujourd’hui.

A quel moment les faux ongles sont-ils devenus vulgaires ?

Les griffes XL s’imposent dans les années 70 et 80, popularisées aux États-Unis par les communautés noire et latino-américaine, on pense à Diana Ross, Donna Summer et la mannequin Donyale Luna.

Mais, alors qu’en Égypte, en Grèce ou en Chine, les faux ongles symbolisaient un statut social élevé, une nouvelle connotation leur est désormais associée. On les qualifie de "vulgaires" et de "ghetto", des stéréotypes empreints de racisme et de classisme.

L’athlète américaine Florence Griffith-Joyner, dite Flo Jo, en fait les frais. Grande gagnante des Jeux olympiques d’été de Séoul en 1988, la sprinteuse est immortalisée avec des rallonges en acrylique de 10 cm. Cette ex-esthéticienne vient de remporter deux médailles d’or, et pourtant c’est son look qui retient l’attention et les critiques des médias.

En 2021, une autre sprinteuse américaine, Sha’Carri Richardson, montre ses griffes sur la piste de course et remporte la victoire haut la main.

Mais comme pour beaucoup d’autres éléments fashion. La "street" influence énormément la mode. Et au départ on critique et quand les grandes marques ou des personnalités publiques s’emparent du phénomène, ça devient tendance et tout le monde le porte.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

C’est principalement sur les réseaux sociaux, d’Instagram à TikTok, que l’engouement pour les longs ongles se fait sentir. Le mot-clic #nailart compte plus de 89 millions d’occurrences, de leur côté, #fakenail (faux ongles) et #nailextensions (rallonges d’ongles) récoltent près d’un million d’occurrences chacun.

Ils regroupent une collection d’images impressionnante qui permet de prendre le pouls des tendances. Les petits dessins, fleurs, cœurs, papillons, bonshommes sourire ont la cote, tout comme les carreaux façon échiquier et les ongles en 3d. La manucure française reste aussi très populaire, même si on la préfère aujourd’hui dans des couleurs plus osées. Les tourbillons seventies, les motifs graphiques, les dégradés fluo et les personnages tirés de l’univers des dessins animés et des mangas japonais ne sont pas en reste, tout comme les formes d’ongles originales, du stiletto pointu au carré oval, plus connu sous le nom de coffin et qui séduit un florilège de stars.

Sur les tapis rouges, les rallonges XL se font remarquer. Cardi B, Megan Thee Stallion, Dua Lipa, Billie Eilish et Kylie Jenner en sont adeptes, tout comme le rappeur Machine Gun Kelly qui, avec ses griffes défiant les lois de la gravité, pourrait facilement se faire passer pour Edward aux mains d’argent.

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