Thierry Vangulick s'est intéressé au culte musulman, que l'on sait très présent en Belgique. Dans l'islam, il n'y a pas d'équivalent du jour des morts.
Alors que les cimetières connaissent aujourd'hui leur plus grande affluence de l'année, vous croiserez peu de musulmans, voire aucun se recueillant sur les tombes de ses proches. Car dans cette religion, on ne rend pas de culte aux morts. Et il y a de très bonnes raisons à cela. Ugurlu Semsettin, imam et prédicateur mais aussi président de l'Exécutif des musulmans de Belgique l'explique : "En fait, les cimetières ou les tombes ne sont pas les lieux de prière, ne sont pas les lieux de culte. Les morts ne sont pas des saints dans l’islam. On ne peut pas demander le secours ou l’aide à l’être humain, même au prophète. Au début de l’islam, le prophète Mahomet interdisait même la visite des cimetières par crainte que l'on idolâtre certains défunts.
Mais cette crainte est aujourd’hui dépassée et le recueillement sur les tombes est plutôt encouragé. Mais pour d'autres raisons…
"Le profit des visites des cimetières, c'est de nous rappeler la vie après la mort, parce que la mort n’est pas une fin pour un musulman, pour un fidèle. C’est simplement un passage d’un monde à l’autre. Ce qui n'empêche évidemment pas que l'on puisse éprouver du chagrin à la disparition d'êtres chers, mais alors c'est dans son cœur et dans l’intimité qu'on lui rendra hommage."