Les ministres européens de l'Energie tenteront vendredi de se mettre d'accord sur une série de mesures d'urgence pour enrayer l'envolée des prix du gaz et de l'électricité provoquée par l'offensive russe en Ukraine.
Sous forte pression, la Commission a soumis aux 27 Etats membres une panoplie de mécanismes - certains très complexes - avec l'espoir d'aboutir la semaine prochaine un texte suffisamment consensuel pour être rapidement approuvé.
Si l'idée de confisquer les superprofits du nucléaire et des renouvelables pour les redistribuer est bien accueillie, les pays membres de l'UE sont très divisés sur un plafonnement des prix du gaz russe.
Au cœur des débats : les dysfonctionnements du marché européen de l'électricité, où le prix de gros est indexé sur le prix de revient de la dernière centrale mobilisée pour répondre à la demande - souvent une centrale au gaz.
Redistribuer les "superprofits"
La Commission propose de plafonner les revenus des opérateurs du nucléaire et d'énergies renouvelables (éolien, solaire, biomasse, hydroélectrique) qui vendent leur électricité à un prix très au-dessus de leurs coûts de production.
Les Etats pourraient prélever la différence entre ce plafond (un niveau de 200 euros/mégawhattheure est évoqué) et le prix du marché pour redistribuer ces "superprofits" aux ménages et entreprises vulnérables.
"L'idée a reçu énormément de soutien parmi les Etats. Après, le diable est dans les détails, il faudra déterminer le plafond", souligne un diplomate européen. Berlin et Paris avaient demandé un tel "mécanisme de contribution".