La Grande Forme

Les microplastiques sont partout.... Même dans votre sang et vos poumons!

© Getty images

Par Sophie Businaro via
D'après les scientifiques, les microplastiques étant omniprésents autour du globe, l'exposition des êtres humains à ces petites particules est désormais inévitables. Après avoir été détectés pour la première fois dans le sang humain en mars, une étude indique qu'ils ont été découverts dans le fond de poumons de personnes vivantes. Le point avec le Dr Xavier Van der Brempt, pneumo-allergologue à Marche-en-Famenne et à la Clinique St-Luc à Bouge.

Les microplastiques sont partout : on les détecte même dans les poumons d'êtres humains ! L'étude, publiée dans la revue Science of the Total Environment, a utilisé des échantillons de tissus pulmonaires prélevés sur des patients subissant une intervention médicale. Sur les treize échantillons, les chercheurs ont trouvé onze fois des microplastiques. 

Les chercheurs ont détecté des particules d'une taille allant jusqu'à 0,003 millimètre, et ont utilisé la spectroscopie pour identifier le type de plastique. Sans surprise, les particules retrouvées dans les emballages plastiques étaient les plus nombreuses.

Laura Sadofsky, docteure au Royaume-Uni et principale auteure de l'étude, affirme que ces données pourront permettre des avancées majeures dans le domaine de la pollution de l'air, des microplastiques et, plus largement, de la santé humaine.

L'équipe de "La Grande Forme" a décidé de faire le point sur cette étude grâce au Dr Xavier Van der Brempt, pneumo-allergologue à Marche-en-Famenne et à la Clinique St-Luc à Bouge.

D’où viennent–ils ces microplastiques ? 

  • Principale source ; les océans, les mers. Tout ce qu’on jette finit dans les rivières, puis dans les fleuves et enfin, dans la mer. À savoir qu'environ 229.000 tonnes de déchets plastiques sont déversées chaque année dans la mer Méditerranée – l’équivalent de plus de 500 conteneurs d’expédition par jour 
  • Deuxième source : la circulation automobile et les pneus. Nous respirons donc ces microparticules qui pénètrent notre organisme.
  • Troisième source : le nettoyage domestique. Quand on nettoie la maison ou encore nos linges.  

Surprenant...

  • Des scientifiques belges ont montré qu’un gros consommateur de moules et d’huîtres pouvait ingérer jusqu’à 11 000 microparticules de plastique par an.
  • Autre fait : les microbilles de plastique sont des particules de plastique utilisées dans certaines cosmétiques pour leur propriété fluidifiante, crémeuse ou exfoliante. Elles sont interdites en Belgique depuis le 31 décembre 2019 dans les produits cosmétiques "à rincer": gel douche, gommage, soin exfoliant, peelings et les produits bucco-dentaires comme le dentifrice. Par contre,selon Ecoconso, on les retrouve toujours dans d’autres cosmétiques (notamment certaines crèmes antirides), mais aussi dans certains produits d’entretien...
  • Au moins 1 800 milliards de déchets plastiques polluent les océans. Au fil des années, ils se sont agglomérés en une monstrueuse masse qui ne cesse de s'étendre en plein Pacifique. Une étude publiée le 22 mars 2018 montre que ce continent flottant s'étale sur une surface équivalente à six fois celle de la France.

Effets sur l'être humain 

Le Dr Van der Brempt précise que les effets sont largement méconnus : "Cela reste un mystère que ça aille dans le sang et les poumons... Les microplastiques, on en respire et on en mange. Par exemple, quand on boit un café à la machine dans un gobelet en plastique ; on ingère une dizaine de microparticules via ce gobelet... Maintenant les risques sont méconnus. Est-ce qu'on pourrait attraper des maladies, un cancer ? On n'en sait pas plus pour l'instant..."

Diminuer notre consommation de plastique

La mauvaise gestion des déchets tenue comme responsable de 94% du plastique se retrouvant dans la mer 

D’une part, l’objectif de certaines organisations de débarrasser nos océans des fameux continents de plastique à la dérive est louable, mais ces derniers ne représentent que la partie visible d’un problème beaucoup plus étendu et nuisible.

D’autre part, le recyclage du plastique semble une bonne idée sur le papier, mais elle risque d’avoir un effet pervers car elle en encourage la consommation. C’est d’autant plus problématique quand on sait que le plastique marin ne peut être recyclé qu’à 1%.

Finalement, la solution la plus efficace est sans doute la plus radicale : réduire notre consommation de plastique. Plus facile à dire qu’à faire, c’est vrai, mais le jeu en vaut sans doute la chandelle…

Retrouvez "La Grande Forme" en direct du lundi au vendredi de 13h à 14h30 sur VivaCité. Vous avez manqué l’émission ? Nous vous invitons à la revoir sur Auvio ainsi que sur différentes plateformes de Podcast.

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