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Les médecins généralistes en guerre contre la désinformation médicale sur internet

"Google n'est pas médecin", voilà le slogan de la nouvelle campagne lancé par la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) et Bayer ©RTBF

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"Google n'est pas médecin", voilà le slogan de la nouvelle campagne lancé par la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) et Bayer, la société chimique et pharmaceutique allemande. Un constat : un tiers des patients s'informent sur internet lorsqu'ils s'interrogent sur leur santé, et ce, avant même de consulter médecin. 

C'est le cas de Ella et de Jeanne. Elles ont toutes les deux 20 ans et étudient le droit à l'ULB. Leur premier réflexe quand elles ont mal est de consulter des sites ou des forums médicaux. Aujourd'hui, quand elles lisent les réponses des internautes elles rigolent, mais généralement ces forums provoquent chez elles...de l'angoisse. Pour Ella De la fuentes Sobrino, "Souvent, on a l'impression qu'on va mourir. Tout est toujours plus grave sur internet. On part d'un petit symptôme et on termine par avoir le cancer !". "En tant que migraineuse régulière, je consulte souvent des sites pendant des heures, je me suis déjà diagnostiquer 10 cancers", ajoute Jeanne Coppin en rigolant. 

Face à l'angoisse de certains forums, d'autres privilégient des sites spécialisés sur lesquels on trouve des articles vérifiés. "Lorsque je m'inquiète, mon premier réflexe est d'aller regarder sur internet. J'ouvre certaines pages, mais pas la première venue. Je ne consulte pas les forums comme doctissimo. Pour moi, c'est vraiment une envie de rapidité. Un rendez-vous chez le médecin c'est plus long à prendre et avec internet je peux m'auto-diagnostiquer", explique Nicolas Duriau, un jeune professeur et utilisateur de sites d'informations médicales. 

Un tiers des patients utilisent google pour s'auto-diagnostiquer

Le Dr. Thierry Van Der Schueren plaide pour un référencement des sources médicales fiables ©RTBF

La campagne "Google n'est pas médecin" fais suite à une étude réalisé cet été auprès de 227 médecins généralistes et spécialistes à travers le pays. Selon l'étude un tiers des patients s'informent d'abord sur internet avant d'aller consulter. Ce comportement a comme conséquence que six patients sur dix se présentent en consultation mal informés et cela est grave, car selon sept médecins généralistes sur dix les informations médicales trouvées sur internet ne sont pas fiables. "Il y a des patients qui peuvent mettre en cause le diagnostic, mais il y aussi des gens qui viennent avec un diagnostic convaincu de détenir la bonne réponse. Ils viennent alors chercher un traitement bien spécifique, mais souvent les médecins après vérifications conseillent un autre traitement. Si la confiance d'un médecin envers son patient n'est pas total, il peut y avoir un conflit et une perte de confiance mutuelle", détaille le Dr. Thierry Van Der Schueren, le secrétaire général de la société scientifique de médecine générale (SSMG).

Afin de rétablir la confiance avec les patients, les médecins généralistes envisagent une solution le référencement des sources d'informations fiables face aux sites et forums incontrôlés même si "vous pouvez consulter internet, cela peut même vous informer davantage que votre médecin traitant, mais il faut aller sur des sites validés comme mongénéraliste.be. D'autre part, si vous avez des symptômes qui vous inquiètent, la meilleure solution est de consulter !", insiste le Dr. Thierry Van Der Schueren.

Pour reconnaître les sites validés, il faut vérifier si le Hon Code se trouve en bas de page. Les médecins généralistes espèrent une réaction de l'ordre des médecins ou du ministère de la santé publique sur le sujet

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