"C’est fini l’euphorie de l’après Coupe du monde." C’est dépité, presque blasé, qu’Hugo Lloris s’est présenté à l’interview samedi soir après le partage de la France en Ukraine (1-1). Une sortie, emplie de franchise et de dépit, dont le placide capitaine des Bleus n’est évidemment pas coutumier. Le voir ainsi sortir de son habituelle réserve pour mettre le doigt sur ce qui ne va pas, illustre finalement les difficultés actuelles de l’équipe de France.
“C’est fini cette période où on sentait qu’on pouvait faire basculer les résultats en notre faveur à tout moment. On avait une vague d’euphorie et ça s’est un peu cassé” a-t-il enchaîné, au micro de la chaîne L’équipe.
Une vague d’euphorie collective, sur laquelle les Bleus surfaient depuis le Mondial 2018, qui leur permettait de renverser les situations les plus mal embarquées et de ne considérer leurs rares défaites que comme des accrocs insignifiants dans leur ruée vers l’or.
Depuis le séisme suisse du 28 juin dernier, ce doux sentiment d’euphorie n’existe plus. Peut-être trop présomptueux, peut-être trop sûrs de leurs forces, les Bleus sont redescendus de leur petit nuage. Et comme beaucoup d’autres nations avant eux (dont les Belges), ils ont réappris à savourer le goût d’une simple victoire.
Mais de victoire, il n’est cependant plus question depuis quelque temps côté français. Parce que ces doutes, qui avaient fait leur funeste apparition ce soir-là à la National Arena, hantent désormais les esprits français. Et les font déjouer. Ce partage contre l’Ukraine, c’est le 5e consécutif des Bleus. Une triste première dans toute l’histoire de l’équipe de France.