"La Fourmilière" à l’ULB, "Le Rucher" à l’UCLouvain, ce ne sont pas les seules récupérathèques de Belgique. L’ERG a créé "La Boîte à gants", L’ESA de Liège "Recycl’art" et l’ESA Saint-Luc de Bruxelles le "CAB", pour caverne d’Ali Baba ! Toutes ces initiatives font partie de la Fédération des récupérathèques.
Mais certaines ont été plus loin encore en créant leur propre monnaie. C’est le cas à l’ULB La Cambre Horta, comme l’explique Kiran Katara : "Le réemploi ne signifie pas la gratuité totale, les matériaux ont une valeur, il était normal de rémunérer ceux qui les déposent et de responsabiliser ceux qui en prennent, mais nous voulions éviter les transferts d’argent, nous avons donc créé les Myrmés qui servent de monnaie d’échange. Les matériaux sont pesés, l’étudiant qui en apporte reçoit une quantité de Myrmés proportionnelle au poids déposé et cela lui permettra d’en racheter une prochaine fois. Si un étudiant manque de Myrmés, il peut en gagner en offrant des heures de service, par exemple en glanant des matériaux dans les locaux ou en assurant une permanence à la boutique. C’est un projet circulaire et collaboratif. Nous aurions voulu que le projet s’étende à toute l’université mais c’est plus lourd qu’il n’y paraît, et donc chaque chose en son temps."
Même démarche au site saint-gillois de l’UCLouvain où "Le Rucher" a adopté une monnaie virtuelle, le LOCI. Là aussi, l’ambition, c’est d’inspirer d’autres sites de l’université à Tournai et à Louvain-La-Neuve. En parlant de finance, la plupart de ces récupérathèques ont pu compter sur un subside de l’ARES, la fédération des établissements d’enseignement supérieur de Wallonie et de Bruxelles. Seul souci, la crise du Covid a bouleversé leur organisation. Certaines sont fermées, d’autres en hibernation depuis que leurs étudiants sont privés d’exercices pratiques mais il ne faut pas désespérer, les architectes le savent, c’est comme dans la construction, tout prend du temps mais la patience est souvent récompensée.