La révision de la directive tabac fait débat, c'est le moins qu'on puisse dire. Selon les partisans d'un renforcement des messages de prévention et d'une interdiction de certaines formes de marketing, les lobbies du tabac sont parvenus à empêcher le Parlement européen d'encore voter sur ce projet au cours de cette législature. Des parlementaires fichés par les lobbyistes, des cadeaux envoyés à d'autres... Ces pratiques sont-elles acceptables ? Les lobbies sont-ils devenus tout puissants ? Sur quelle légitimité appuient-ils leurs actions ?
Et puis, tous les lobbies se valent-ils, entre représentants d'intérêts privés et ceux qui incarnent l'intérêt général ?
Autour de la table, Michèle Rivasi (Les Verts) et Frank Engel (PPE) représentaient le Parlement face à Daniel Guéguen, lobbyiste, professeur et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. Martin Pigeon représentait, lui, l'ONG Corporate Europe Observatory. Un débat vif, des constats partagés, des solutions esquissées... Et surtout celle-ci: puisque les Etats sont aussi des lobbyistes acharnés, il faudrait davantage d'Europe pour éviter qu'ils s'immiscent dans les débats parlementaires.
T.N.