On a toujours tendance à trouver en tant que parent que les jeunes jouent trop aux jeux vidéo et pour certains, que ceux-ci peuvent s'avérer abrutissants.
Au contraire, Ekin Bal nous explique qu'on associe trop souvent uniquement les jeux de tirs aux jeux vidéo mais qu'il y a en réalité "une grande richesse dans le jeu vidéo qui n'est pas vue par le grand public".
Avec son asbl, il va dans les écoles pour développer différentes compétences chez les enfants au moyen de jeux vidéo. "On utilise Minecraft" annonce-t-il.
Ce jeu, écoulé à plus de 140 millions d'exemplaires dans le monde, il le surnomme "Le Lego du XXIe siècle".
Il le compare à un grand bas à sable, "dans lequel on peut créer différentes formes et structures avec des cubes". Le jeu consiste à amasser des ressources pour construire tout type d'édifice dans un monde sans limites de terrain.
"Il y a des gens qui s'amusent à faire des cathédrales ou des villes par exemple" raconte Ekin.
Dans l'école où il est actuellement, il essaie de créer "une ville idéale" avec des enfants de 10-11 ans, soit des élèves de 5e et 6e primaires, car pour participer à ce module de 4 demi-journées, il faut des débuts de notions d'éducation à la citoyenneté.
Un premier constat, l'effet, à la moindre annonce du nom du jeu vidéo avec lequel les enfants vont travailler, est sans appel : les élèves sont fous de joie.
Ekin Bal pointe donc le gros avantage de cette méthode : le plus, c'est donc la motivation directe.
"Sans s'en rendre compte ils vont faire un certain nombre de choses comme débattre parce qu'en fait j'utilise l'utopie. C'est un outil formidable car cela permet de pointer du doigt ce qui ne va pas actuellement dans notre société et d'essayer de combler ce vide et se demander "qu'est-ce que je pourrais faire de mieux" pour l'améliorer. Donc cela sous-entend qu'on doit critiquer, ensuite imaginer, proposer, et aussi, puisque c'est une utopie collective en classe, débattre comme on n'a pas tous la même utopie. Tout cela ce sont des compétences qui sont développées dans le cadre de la citoyenneté et qu'ils développent sans s'en rendre compte" détaille l'animateur.
C'est donc une motivation, mais aussi un engagement plus élevé vis-à-vis de l'enseignement.
Que font les instituteurs pendant cette activité ? Ils sont inclus dans le projet. Le module se déroule avec des petits groupes et l'animateur va demander à l'institutrice de participer au projet et d'animer un groupe car le temps sur le jeu en lui-même ne cumule au final que "30% du temps".