Dans son livre, Marie Darrieussecq a suivi un chemin poétique et assez drôle. C’est l’histoire d’un ratage permanent, avec un terrible comique de répétition.
Elle a tout essayé pour dormir : somnifères, barbituriques, yoga, exercice physique, tests, chamanisme, technologie, jeûne, rituels, tisanes, recettes et expédients divers, et même le lait de soja au chocolat recommandé par Philip Roth pour remplacer l’alcool.
Car oui, elle a même essayé l’alcool, "jusqu’à respecter la définition de l’alcoolisme, à savoir qu’on ne peut pas s’empêcher de boire, même si ce ne sont que 2 ou 3 verres par jour. Il y a tout un parcours avec l’alcool dans le livre, parce que l’alcool endort, mais il réveille, immanquablement, à 3h33 ou 4h44, ce que les Allemands appellent "les heures schnaps", les heures où on voit double ou triple !"
Le livre regarde un peu du côté de Duras, mais aussi très souvent du côté de Pérec, qui était un grand clinophile, il écrivait beaucoup au lit, rappelle-t-elle. Elle a compté les moutons et aussi ses amants… Les listes ne l’endorment pas mais lui permettent de classer ses souvenirs, sa vie, des choses ennuyeuses et parfois drôles aussi. Elle s’est ainsi rendu compte qu’elle avait eu plus de babysitters que d’amants !
Elle a essayé de lire tout Simenon, avant de se rendre compte que "Simenon, à un i près, c’est l’anagramme d’insomnie".
Elle a essayé la psychanalyse, qui lui a sauvé la vie, lors de sa dépression à 25 ans, mais qui ne l’a pas du tout endormie.