Le bras de fer continue : les salariés grévistes de TotalEnergies ont voté vendredi la poursuite de la grève après un projet d'accord sur des hausses de salaires rejeté par la CGT, à l'origine du mouvement social qui a provoqué une rare pénurie d'essence en France et menace de s'amplifier.
Le mouvement a été reconduit sur les cinq sites de TotalEnergies après les votes de relèves entre 04H et 06H, a confirmé à l'AFP le coordinateur CGT Eric Sellini. Il n'y a "pas un site" de TotalEnergies où la grève est levée, a aussi dit Hakim Bellouz, de Force Ouvrière.
La grève se poursuivait notamment vendredi matin au dépôt des Flandres, seul site de TotalEnergies où des salariés ont été réquisitionnés pour assurer les expéditions de carburant. En revanche, elle a été levée tôt vendredi à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon, en Normandie, comme dans celle de Fos-sur-Mer la veille. Ce sont les deux seules raffineries du groupe en France.
Un compromis
A l'issue de négociations nocturnes conviées pour la première fois depuis le début de la grève le 27 septembre par TotalEnergies sous pression du gouvernement, un compromis semblait près d'être scellé vendredi entre la CFDT et la CFE-CGC, qui se sont déclarées favorables à la dernière proposition de la direction d'une augmentation, selon eux, de 7% dès novembre et de 3.000 à 6.000 euros de primes.
"L'équipe de négociation CFDT donne un avis favorable aux mesures qui sont sur la table", a déclaré Geoffrey Caillon, coordinateur CFDT. L'avis est également "plutôt favorable" à la CFE-CGC, selon son coordinateur Dominique Convert.
Nous ne sommes pas très loin d'un accord
Chaque syndicat devait depuis la fin de la négociation consulter ses adhérents pour décider de signer, ou non, l'offre, avant vendredi midi.
Le gouvernement avait fait fortement pression pour que ces négociations commencent, et Emmanuel Macron a assuré que le retour à la normale interviendrait "dans le courant de la semaine qui vient". "Nous ne sommes pas très loin d'un accord", a assuré la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, sur LCI, invitant la CGT à continuer le dialogue ou signer l'accord.