Quatre militants de Greenpeace avaient déjà été arrêtés mercredi alors qu'ils avaient escaladé la plateforme pétrolière Prirazlomnaïa pour dénoncer les dangers que font courir, selon eux, les projets d'exploitation pétrolière sur l'Arctique, selon l'ONG.
Deux d'entre-eux, originaires de Suisse et de Finlande, "sont toujours détenus illégalement à bord d'un navire des gardes-côtes", a affirmé jeudi un responsable de Greenpeace-Russie.
Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué jeudi avoir convoqué l'ambassadeur des Pays-Bas à Moscou -- le navire battant pavillon néerlandais-- pour protester contre les actions "agressives" des écologistes.
"Leurs actions agressives et provocatrices pouvaient provoquer la mort de personnes ou avoir d'autres conséquences graves", a estimé la diplomatie russe, dans un communiqué.
Greenpeace a de son côté accusé le Service fédéral russe de sécurité (FSB) d'avoir menacé ses militants en tirant des coups de feu tout près de leurs bateaux pneumatiques.
Marée noire sur l'Arctique ?
Gazprom prévoit de lancer la production sur la plateforme Prirazlomnaïa au premier trimestre 2014, faisant peser le risque d'une marée noire dans une zone où existent trois réserves naturelles protégées par la loi russe, selon les écologistes.
La Russie a fait une priorité stratégique du développement de l'Arctique, une immense zone regorgeant de ressources en hydrocarbures qui n'a pour l'instant pas encore été exploitée.
Déjà fin août, les garde-côtes russes avaient procédé à une "inspection" de ce brise-glace de Greenpeace qui navigue dans les eaux arctiques sans autorisation. "Le 26 août, les garde-côtes russes ont interpellé au début de la route maritime du nord le bateau Arctic Sunrise appartenant à l'ONG Greenpeace, qui n'avait pas d'autorisation nécessaire délivrée par les autorités russes" pour se trouver dans cette zone, avait indiqué un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
De son côté, Greenpeace avait relevé que "les garde-côtes ont averti qu'ils utiliseraient la force si nécessaire, y compris en ouvrant le feu sur le bateau, si l'Arctic Sunrise ne partait pas".
L'Arctic Sunrise est en mer de Kara pour dénoncer des tests sismiques menés par Rosneft et ExxonMobil en vue d'un forage en mer à proximité du Parc national arctique russe.
J.C. et T.N.