Pourtant si on regarde le top 10 des artistes les plus écoutés en France, le rap est omniprésent ! Les organisateurs des Flammes ont expliqué pendant la soirée réfléchir à cette idée de cérémonie par et pour les musiques urbaines depuis plusieurs années, et que le coup de gueule de SCH les a définitivement décidés à la mettre sur pied.
Les Flammes ont donc eu lieu au Théâtre du Châtelet, dans cette très belle salle parisienne qui a longtemps accueilli les Césars. Un symbole fort qui donne tout de suite un certain standing à la cérémonie. Si on oublie les longues files pour y entrer (ce qui explique probablement que la cérémonie ait commencé avec pas mal de retard) et les petits moments de malaise entre journalistes et artistes sur le red carpet (c’était diffusé en direct sur Youtube), les Flammes n’ont rien à envier aux Victoires ou aux NRJ Music Awards.
Les cultures urbaines ou populaires ?
Une fois tout le monde installé, c’est parti pour le grand show ! C’est l’humoriste Fary qui ouvre le bal en lâchant quelques petits tacles gentils à certains invités avant de demander d’arrêter de parler de musiques "urbaines".
Ce terme un peu fourre-tout n’a d’ailleurs pas été choisi par les organisateurs qui présentent les Flammes comme la cérémonie des cultures populaires. La nuance est importante. Juste après, Damso et Gazo viennent interpréter un titre inédit en live (qui est sorti sur les plateformes dans la foulée). La prestation et la scénographie sont impressionnantes (comme la plupart des prestations live d’ailleurs), le ton est définitivement donné.
Car tel était le pari de cette soirée : comment créer une cérémonie crédible, qui ressemble au monde du rap, et qui fait rêver ceux qui la regardent ? Si on oublie certains moments de latence lors des enchaînements entre deux interventions, on peut dire que la soirée est une réussite à ce niveau-là.
Désormais nous sommes la culture officiellement
Il suffit d’entendre la fierté exprimée par les nombreux acteurs du milieu passés sur la scène pour remettre un prix ou pour en recevoir un. "Merci aux Flammes d’avoir organisé ce qu’on attendait depuis longtemps, notre cérémonie à nous", lâchait le rappeur Dosseh en venant récupérer sa Flamme de la meilleure performance rap de l’année avec son morceau "Djamel".
Une fierté qui s’est ressentie au moment où Mac Tyer, un ancien du rap français, est venu interpréter son classique "93 hardcore", un hymne à la rue qui résonne dans ce haut lieu parisien. Le symbole est fort ! "Après autant de temps à œuvrer dans le milieu, voir le rap français, toute la musique urbaine représentée ce soir, a-t-il expliqué. Désormais nous sommes la culture officiellement".