Dans le cadre du spectacle de Marie-Aurore D’Awans et Pauline Beugnies, Mawda, ça veut dire tendresse, l'installation "Les Ecorchées Douces" de l’artiste sabine sil invite le visiteur à pénétrer dans des univers intimes bien particuliers, des univers féminins. Des femmes y racontent leur parcours, entre philosophie et conseils pour l’avenir. Point commun de ces trajectoires : toutes ces femmes ont été, au cours de leurs vies, meurtries par la guerre et la violence. C’est cette reconstruction qui fascine sabine sil, qui s’interroge : "[…] Où puisent-elles la force de vivre ? Quels souvenirs heureux, quels attachements les mettent à l’abri de la mélancolie ? Elles boivent du thé, elles parlent, la caméra tourne, oubliée sur son pied. Ainsi naissent Les Ecorchées Douces."
Les témoignages sont recueillis pour en faire un récit, projeté dans une cabane de bois isolée du reste de l’espace. Pensé comme une matrice ou un doux foyer, c’est dans cette cabane qu’on apprend les drames et les blessures de ces femmes, puis leurs guérisons : Nimah et l’histoire d’amour de ses parents. Ophélia et la fureur protectrice de sa mère. Kaltoum et la sagesse des paroles de sa mère portées comme un héritage. Rien n’est laissé au hasard dans la scénographie, faisant appel à réactions émotionnelles les plus instinctives et primaires.