La saison de l’immobilier est lancée. Après un hiver qui paralyse un peu les ventes, c’est reparti pour un tour. Les sites spécialisés regorgent d’annonces de toutes sortes. Mais nous, chez les Pigeons, on a voulu savoir : quels sont les extrêmes ? Les biens les plus chers et ceux les moins onéreux. Petit tour de Belgique non exhaustif.
C’est à proximité de Bruxelles que l’on retrouve les maisons les plus chères, comme cet hôtel particulier de style néo-renaissance française, situé à Ixelles. Six chambres, 900m2, appartement de service pour concierge et ascenseur évidemment.
6,9 millions d’euros, c’est le prix demandé. Des biens inaccessibles pour le commun des mortels. Cet hôtel particulier est situé au cœur du square du bois, une rue privée de Bruxelles, très prisée.
Jean de Kerchove, de l’immobilière Le Lion nous guide quant à lui dans un des plus grands appartements de Bruxelles. 800m2 dont 650 de plain-pied pour ce duplex situé à Boitsfort, dans un ancien château complètement reconstruit et modernisé. Mise en vente : 4 300 000 euros. Magnifique architecture et hyper rare.
"Les biens de prestige ne sont jamais bradés"
"Oui, un appartement aussi grand, avec jardins, immenses terrasses plein sud, jacuzzi, sauna et toute la domotique voulue, c’est assez unique. Ce sont des Suisses qui vendent. Les acheteurs pourraient être des belges. Des personnes qui ont une fortune familiale ou qui ont revendu leur entreprise. La clientèle française est dans l’attente de l’élection présidentielle actuellement. Donc peu d’acheteurs proviennent de l’Hexagone en ce moment. En fonction du candidat élu, (en cas d’élection de Hamon ou de Mélenchon…), les Français candidats à l’exil pourraient de nouveau être très nombreux. Le marché de l’hyper luxe est donc assez calme provisoirement. A cause de l’incertitude liée au Brexit aussi. Mais cela va revenir ! De toute façon, ces biens de prestige ne sont jamais bradés. Les vendeurs ont le temps. Ils ont assez d’argent. Ils attendent donc le bon client. La vente peut donc prendre plusieurs mois sans que cela ne gêne personne".
Et pas de frein à la vente depuis les attentats ? " On a eu un frein important pour la location, c’est clair. Les étrangers ont un peu eu peur de Bruxelles. Mais c’est reparti, pas de souci".
Patrick Demillecamps est promoteur immobilier. Il a racheté une villa assez ancienne il y a quatre ans à Rhodes Saint Genèse. Il l’a fait complètement démolir pour y reconstruire une nouvelle maison top niveau, basse énergie, piscine et tout l’équipement de luxe qui l’accompagne. Le quartz dans la salle de bain ? 450 euros du m2. La valeur du sèche serviette ? 5000 euros. Le budget châssis ? 300 000 euros. Le prix de la cheminée décorative au gaz ? 35 000 euros.
Rien n’a été laissé au hasard. Tout comme la cuisine avec un double lave-vaisselle et un double frigo gigantesque. Utile quand on organise de grandes réceptions. "On a conçu cette maison de 600 m2 et pas plus grand car cette taille médiane est recherchée. Il y a quelques années, les acheteurs étaient intéressés par des maisons de 1000 m2 mais ce n’est pas convivial. Chacun vit dans son coin et les habitants ne se rencontrent même plus".
La piscine carrelée attend ses premiers nageurs. Et la domotique permet de commander les volets électriques de toute la maison et d’éteindre toutes les lampes en un seul clic. Facile. "Cette maison est située à quinze kilomètres de Bruxelles, face à un bois, dans un cul de sac. Cela fait aussi la valeur du bien", précise encore Patrick Demillecamps.
Charleroi est devenu une sorte de place to be
A l’autre extrême des annonces immobilières du moment, les biens à 30, 40, 50 000 euros sont encore nombreux sur les sites de vente. Quoi ? Une maison à 40 000 euros ? Oui, ça existe, en banlieue liégeoise ou carolorégienne, dans le Borinage aussi, pour des maisons qui ne sont pas pourries et pas très éloignées non plus des centres.
David Robin, agent immobilier à Fleurus, vend du cher et du pas cher. Selon lui, Charleroi et les alentours proposent des opportunités hyper intéressantes : "Je vends actuellement une maison de 100 m2 à Lodelinsart pour 49 000 euros. On est à trois kilomètres du centre de Charleroi, près des autoroutes. Dans un quartier qui se redéveloppe. Franchement, c’est une super affaire ! Vous investissez 50 000 euros dedans et vous avez une maison avec jardin dont le prêt n’excédera pas 500 euros par mois. Moins cher qu’un loyer. Si vous êtes investisseur, l’achat de cette maison modeste peut vous rapporter 7,8% par an. Qui dit mieux ?".
Les investisseurs de tout le pays l’ont d’ailleurs bien compris. Charleroi est devenu une sorte de place to be pour acheter et rénover. D’autant que la ville est en pleine mutation positive. Idem autour de Mons ou en région liégeoise. Le bâti y est de qualité et le prix de vente de nombreux biens dits modestes se situe largement en dessous de la valeur réelle des biens en question. C’est donc le moment d’en profiter. Surtout avec les taux d’intérêt historiquement bas.
Alors acheter très cher ou très bon marché, il y a toujours une bonne raison de se lancer…