Belgique

Les Euro 4 Diesel interdits à Bruxelles au 1er janvier 2022 : quels véhicules sont concernés ? Quelles amendes, et à partir de quand ?

Les véhicules diesel de norme Euro 4 (immatriculés avant le 1er janvier 2011) seront interdits sur le territoire régional à partir du premier janvier prochain.

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L’annonce lumineuse s’affiche désormais dans les tunnels bruxellois. "Euro 4 interdit à partir du 1er janvier 2022". Une nouvelle étape se prépare donc dans la mise en place de la zone de basses émissions (LEZ pour Low Emission Zone).

Les véhicules diesel de norme Euro 4 seront interdits sur le territoire régional. Fini les diesels immatriculés avant janvier 2011 (et donc âgés de plus de onze ans).

Cette mesure concerne plusieurs dizaines de milliers de véhicules : voitures, bus, minibus, ou camionnettes. La région Bruxelloise poursuit donc sa croisade entamée en 2018, contre les moteurs les plus polluants.

Bruxelles / Compte à rebours pour les Euro 4 Diesel

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Au printemps, 90.000 véhicules diesel de norme Euro 4 roulaient encore à Bruxelles

Pour Louise Duprez, chargée de mission chez Bruxelles-Environnement, il s’agit de la dernière génération de véhicules qui ne devaient pas être équipés de filtres à particules. "Ils étaient encore 90.000 en juin dernier dont 35.000 étaient immatriculés en Région bruxelloise. Ces véhicules représentaient alors 10% à 12% du parc automobile en circulation à Bruxelles mais ils étaient responsables de la moitié des particules ultrafines et 25% des émissions d’oxyde d’azote". Des véhicules polluants qui seront donc officiellement interdits à partir du premier janvier prochain.

Les premières sanctions ne tomberont toutefois que trois mois plus tard. Dès le 1er avril, il vous en coûtera donc 350 euros, avec un maximum de 4 fois 350 euros par an.

L’identification des contrevenants sera effectuée par les 300 caméras ANPR, disséminées sur le territoire de la LEZ. Ces caméras lisent les plaques minéralogiques et permettent à Bruxelles Fiscalité d’avoir accès aux données techniques des véhicules. En cas d’erreur dans la lecture de plaque ou de contestation, une réclamation peut naturellement être introduite via la procédure décrite sur les courriers envoyés aux conducteurs verbalisés.

L’accès occasionnel et payant reste possible grâce aux pass journaliers

Totalement interdits, les véhicules Euro 4 ? Pas vraiment. Pour les déplacements occasionnels, il reste la possibilité d’acheter un pass à la journée au prix de 35 euros, avec une limite fixée à 8 pass par an. Des dérogations sont également prévues pour les véhicules adaptés au transport de personnes handicapées, les "oldtimers" de plus de 30 ans, les véhicules prioritaires ou des forces armées. (Toutes les dispositions pratiques sont à retrouver sur ce site).

A noter que le ring de Bruxelles n’est pas concerné par la LEZ, de même que les voiries qui permettent l’accès aux 4 parkings de dissuasion (P&R).

Il n’empêche, l’entrée en vigueur de cette nouvelle étape pour la zone de basses émissions ne manque pas de soulever son lot de contestations. Et notamment celles de tous ceux qui estiment avoir besoin de leur véhicule au quotidien, sans avoir les moyens d’en acquérir un plus récent.

Lucien Beckers, administrateur du groupe Facebook : "L’automobiliste en a marre" le constate : "Ces derniers mois, les "bonnes" voitures d’occasion sont devenues rares et plus chères. C’est peut-être un effet indirect des inondations de juillet. Et pour ceux qui en ont les moyens, il faut attendre entre 6 mois et un an pour la livraison d’une voiture neuve".

Aide familiale auprès de personnes âgées, Angela affirme ne pas pouvoir se passer de sa voiture.

Angela Fernandes fait partie de ceux qui n’envisagent leur travail sans véhicule : "Mon salaire d’aide-familiale ne me permet pas d’acheter une voiture neuve ou une occasion récente. Quant aux plus anciennes, elles seront aussi interdites dans quelques années. Alors que faire ? Prendre le vélo ou les transports en commun ? Impossible avec les personnes âgées dont je m’occupe."

Ce désarroi, la députée bruxelloise Leila Agic l’a traduit ce mercredi, au parlement régional, lors d’une question au ministre de l’Environnement Alain Maron. Lutter contre la pollution, c’est évidemment louable mais la députée a regretté l’absence de critères socio-économiques pour l’octroi de dérogations ou pour aider les ménages précarisés à changer de véhicule. Mais pour Alain Maron : "La pollution en elle-même est génératrice de profondes inégalités. Et les personnes précarisées en sont les principales victimes d’autant qu’elles n’ont, elles-mêmes, pas forcément de véhicules". Le ministre a rappelé les efforts menés pour aider les Bruxellois à renoncer à leur véhicule : prime Bruxell-Air, tarifs préférentiels à la Stib, prime vélo, prime pour le remplacement de véhicules utilitaires à destination des petites entreprises.

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