Dans le recours déposé par les étudiants de médecine contre les quotas de fin de première année, le Conseil d'État a tranché mais ne s'est pas prononcé sur le fond du problème, soit l'illégalité des quotas que dénoncent les étudiants. Il a rendu un avis négatif, car il n’existe selon lui "pas d’extrême urgence" à ce stade.
Conséquence : les étudiants en première année de médecine et dentisterie qui ont réussi leur année (et ont donc obtenu 45 crédits) mais ne se sont pas classés en ordre utile dans le concours de fin de première année, les reçus-collés, ne pourront pas passer en 2ème année. L'argument principal est que le gouvernement fédéral n'a pas fixé les quotas qui doivent servir de base à la FWB pour l'année 2016 - 2017. Pour les étudiants, ces résultats sont contestables puisque les quotas utilisés par la FWB n'existent pas.
Mais il reste un moyen de passer en deuxième, selon le Conseil d'Etat, en réussissant une nouvelle épreuve : l'examen d'entrée dédié à ceux qui souhaitent intégrer la première année d'étude, organisé pour la première fois en septembre 2017. Une situation rocambolesque, les étudiants ayant réussi leur première année devant passer un test destiné à choisir les étudiants aptes à commencer des études de médecine... La saga des quotas INAMI n'en finit pas de rebondir, passant d'une situation absurde à l'autre.
Olivier Mohin, étudiant reçu-collé, est dépité par la situation. "On est tous dans une situation de flou, d'incertitude. On ne sait pas trop quoi faire, on a l'impression d'être délaissé. Mais la seule solution à faire, c'est d'étudier cet examen d'entrée, on n'a pas le choix."
Et concernant cette nouvelle épreuve à passer : "On doit réétudier les sciences fondamentales, il faut surtout revoir les mathématiques. On doit étudier des matières de rhéto pour passer en deuxième."
Aujourd'hui les étudiants sont en détresse
Le Conseil d'Etat estime qu'il reste une chance pour ces étudiants de passer en deuxième année. Il doivent réussir l'examen d'entrée organisé pour les nouveaux étudiants, ceux qui arrivent en première année organisé en septembre
Une situation complètement insensée pour Coralie Sampaoli, secrétaire générale de la Fédération des étudiants francophone: "On est dans un pays où on manque de médecins et où on se retrouve à les sélectionner. Aujourd'hui, les étudiants sont en détresse. Ils se retrouvent à devoir repasser un examen d'entrée après avoir passé un concours. Néanmoins, le Conseil d'Etat n'a pas tranché sur le fond donc les arguments que la FEF défend sont toujours valables et c'est une bonne nouvelle."
"Les arguments de fond qui disent que le fédéral et la fédération Wallonie-Bruxelles ont fait des erreurs n'ont pas été invalidés. C'est ce qui veut dire que dans la suite de nos actions, on pourra continuer à avancer ces arguments."
Prés de 400 étudiants seraient concernés.