Un inédit de Georges Perec, "Lieux", paraît vendredi, augmenté de toutes les choses que permet internet, 40 ans après la mort de ce romancier à l’imagination infinie.
Imposant volume que cette œuvre de l’Oulipien auteur de "La Disparition", aux éditions du Seuil : 612 pages, une centaine d’illustrations couleur, 1,3 kg. "Lieux" est pourtant inachevé. Le projet, ambitieux, consistait à décrire 24 endroits de sa ville natale, Paris, deux par mois, pendant 12 ans. Soit 288 textes à la fin. La moitié est rédigée à partir de constatations sur place ("réel"), l’autre moitié écrite de mémoire, en s’appuyant sur des événements du passé ("souvenir").
"Je pense qu’on y verra tout à la fois le vieillissement des lieux, le vieillissement de mon écriture, le vieillissement de mes souvenirs", expliquait Perec dans une lettre à son éditeur, Maurice Nadeau. L’écrivain se lance en janvier 1969, comptant avoir terminé en décembre 1980. Il s’y tient jusqu’en septembre 1975, ce qui donne 133 textes, jamais publiés.