Matière grise

Les écrans peuvent-ils modifier notre cerveau ?

L’impact du numérique sur votre cerveau !

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 Ce que l’on appelle communément les nouvelles technologies, et plus particulièrement les outils numériques, prennent une place de plus en plus importante dans notre vie quotidienne, personnelle ou professionnelle. Smartphone, ordinateur, tablette… Une proportion grandissante d’adultes mais aussi d’adolescents passe plusieurs heures par jour sur les écrans. Ces outils ont changé notre façon de communiquer, c’est sûr. Mais ont-ils aussi un impact sur notre santé et notre façon de réfléchir ? Ont-ils changé notre cerveau ?

Notre cerveau est un organe fascinant, doué d’un incroyable pouvoir d’adaptation : ce n’est pas pour rien qu’on parle de plasticité cérébrale. Car notre matière grise s’adapte en permanence à son environnement, y compris aux outils numériques devenus omniprésents. Mais quels effets ont-ils exactement sur notre cerveau ? Et sont-ils bons ou mauvais ?

Des effets sur notre mémoire

Toute une série de recherches montrent que les écrans ont bel et bien un impact sur notre cerveau, et notamment sur notre mémoire. Mais pas n’importe comment. Car cette faculté très complexe se divise en fait en plusieurs secteurs, chacun spécialisé. Or, d’après une étude l’utilisation des écrans n’a pas le même impact selon ces secteurs.

En ce qui concerne par exemple la mémoire de stockage, l’impact serait plutôt négatif : au lieu de la solliciter pour retrouver une information que vous avez oubliée, dans le monde numérique actuel vous aurez plutôt tendance à choisir la solution de facilité en la cherchant sur votre smartphone ! Vous ne ferez donc pas travailler autant qu’avant cet aspect de votre mémoire, qui aura dès lors tendance à moins bien fonctionner.

En revanche, lors de cette recherche d’information vous allez exercer et donc renforcer un autre pan de votre mémoire : votre mémoire procédurale. En effet, c’est elle qui vous aide à identifier les meilleurs chemins pour aller chercher les informations et à distinguer les renseignements valables des fake news par exemple.

Autrement dit, avec les outils numériques nous stockons moins d’informations, mais il se peut que nous les traitions mieux.

Risque de comportement addictif

Un autre effet, bien connu, inquiète quant à lui les chercheurs : c’est le développement d’un certain type de comportements compulsifs, voire addictifs. On le sait, les smartphones fonctionnent avec des notifications : dès que l’on reçoit un message, une alerte s’affiche sur notre écran. Et notre cerveau est particulièrement friand de ces notifications, qu’il reçoit comme autant de petites récompenses.

Pourquoi ? Parce qu’à chaque notification, notre cerveau envoie une petite décharge de dopamine, le neurotransmetteur du plaisir. A force de le solliciter, nous finissons donc par être en quête de ce plaisir facile et immédiat…

C’est d’ailleurs sur ce modèle que fonctionnent les réseaux sociaux : nous faisons défiler les informations à l’infini sur notre écran, avec à la clef une série de petites décharges de satisfaction. C’est ce qu’on appelle le scrolling. Et cette pratique présente un véritable risque d’addiction pour certaines personnes. Addiction qui peut ensuite engendrer des problèmes d’isolement et/ou de sommeil, sans parler des lumières bleues néfastes pour les yeux, avec un impact non négligeable sur notre santé…

Quid des impacts bénéfiques ?

Pour autant, le tableau n’est pas forcément noir : des recherches ont également montré que les écrans pouvaient avoir un impact bénéfique sur notre cerveau et notre manière de réfléchir.

Ainsi, les personnes plus connectées ont tendance à davantage stimuler leur intelligence collaborative, mais aussi leur capacité d’apprentissage rapide. Deux compétences qui ont une place de plus en plus importante dans notre société actuelle.

D’autres recherches, centrées plus précisément sur les jeux vidéo, montrent aussi un effet positif qu’ils peuvent avoir sur le cerveau des joueurs. Certes, on sait que les jeux vidéo sont néfastes pour la santé lorsqu’ils sont consommés en très grande quantité, mais ils peuvent aussi développer certains aspects de notre intellect. Ainsi, les personnes qui jouent plus aux jeux vidéo sont davantage capables d’oublier tout ce qu’elles savaient avant pour ainsi trouver de nouvelles méthodes de travail. Pourquoi ? Parce que pour passer des niveaux dans un jeu vidéo, il faut à chaque fois mettre au point de nouvelles stratégies. Et cette gymnastique produit des cerveaux plus agiles que les autres lorsqu’il s’agit de se montrer créatif et inventif.

Quelle conclusion tirer de ces recherches ? Au fond, les outils numériques ne sont ni bons, ni mauvais en soi. En réalité, tout dépend de l’utilisation que nous en faisons. La meilleure solution consiste peut-être à en tirer les avantages connus et à savoir, une fois de temps en temps, s’en détacher et se déconnecter quelques heures…

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