Les prévisions du temps permettent d’anticiper les aléas météorologiques avec un certain taux de succès. Par ailleurs, les projections climatiques prévoient une augmentation de la température de la planète en réponse aux émissions de gaz à effet de serre. Entre prévisions du temps et projections climatiques, y a-t-il un espoir de prévoir le temps qu’il fera? La prévision climatique s’attèle à répondre à cette question. Aux échelles de temps concernées (quelques mois à plusieurs années), le climat est influencé par ses propres fluctuations naturelles, mais aussi par des forçages externes tels que les changements de composition de l’atmosphère liés, entre autres, aux émissions de gaz à effet de serre.
Une prévision climatique fiable doit donc prendre en compte ces deux facteurs, ce qui n’a pas été possible jusqu’il y a quelques années pour des raisons scientifiques et technologiques. Or, améliorer les prévisions climatiques est d’une importance stratégique cruciale pour nos sociétés, dont la vulnérabilité aux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes devient chaque année de plus en plus évidente.
Un des outils privilégiés pour l’étude de la prévision climatique est le modèle numérique de circulation générale du climat, le " modèle climatique " (programme informatique qui résout les équations fondamentales de la physique pour fournir une estimation de l’état de l’atmosphère et des océans à n’importe quel moment dans le passé, le présent et le futur). La prévision climatique butte actuellement sur un problème de taille : les modèles climatiques présentent des erreurs systématiques (par exemple, les océans sont trop chauds en surface autour de l’Antarctique), ce qui limite fortement le potentiel de prévision. L’évaluation des modèles climatiques constitue le premier thème de recherche de prédilection de François Massonnet. Est-il possible d’établir sur base objective si un modèle est suffisamment bon pour une certaine application ? Par ailleurs, pour éliminer les erreurs systématiques des modèles, il a souvent été proposé de les complexifier en y ajoutant plus de physique et en les faisant tourner à plus haute résolution spatiale. Cette stratégie implique cependant une explosion des ressources informatiques nécessaires. Ses recherches visent par ailleurs à démontrer qu’il est possible de réduire les erreurs des modèles en utilisant ces modèles dans leur version actuelle, mais en les contraignant mieux au moyen d’observations de terrain et satellitaires. François Massonnet concentrera ses recherches sur l’Atlantique Nord, un lieu de rencontre entre les climats polaires et tropicaux et dont la dynamique définit en grande partie le temps qu’il fait chez nous en Europe. A long terme, ses recherches auront pour but d’approfondir la compréhension des mécanismes physiques qui contrôlent la variabilité climatique en Europe sur des échelles de temps de quelques mois à quelques années.
Outre la communication des résultats de ses recherches dans des revues spécialisées, François Massonnet est particulièrement sensible à la communication pour la société civile, notamment via des séminaires dans des écoles ou des interventions dans les médias.