Santé & Bien-être

Les distributeurs de médicaments sous antidépresseurs

En plus de la livraison, le distributeur se charge du stockage de médicaments.

© Febelco

Mal à la tête ou au ventre ? Quoi de plus banal que d’avaler un antidouleur, dont on possède tous quelques comprimés chez soi. Mais imaginez qu’ils viennent à manquer dans les pharmacies…

Non pas à cause d’une quelconque pénurie, mais bien faute d’approvisionnement logistique. C’est sur ce point que l’Association Nationale des Grossistes-Répartiteurs de médicaments désire attirer l’attention. Car la survie de ses membres est menacée.

Un maillon essentiel qui grippe

En Belgique, on ne consomme pas moins de 250 millions de médicaments par an. Des médicaments administrés dans les hôpitaux ou délivrés dans les quelque 4.700 pharmacies du royaume.

Et pour qu’ils se retrouvent dans le corps du patient final, il faut une étape entre la production et la délivrance. C’est là qu’interviennent ces distributeurs. Leur tâche est essentielle, approvisionner les pharmaciens, et pourtant leur survie est menacée. Car leur marge est fixée par la loi et n’a plus été indexée depuis des années.

Sur un produit vendu 10 euros dans une pharmacie, nous recevons moins de 70 centimes

"Sur un produit vendu 10 euros dans une pharmacie, nous recevons moins de 70 centimes", explique Olivier Delaere, le patron de Febelco, la société leader du marché.

"Avec ces 70 centimes, nous devons payer l’entreposage, le transport, les services d’achat, de téléphonie ou encore de garde. Notre marge bénéficiaire n’est plus que de 0,15%, quand nous ne livrons pas à perte. Car en cas de baisse de prix, il arrive souvent que nous ayons acheté notre stock à un prix plus élevé que le prix de vente final."

Résultat des courses, le secteur se restructure et perd des membres. Faute de décisions rapides, la banqueroute serait proche selon la fédération.

Cri d’alarme et pressions sur le fédéral

Ce jeudi, cette fédération des distributeurs de médicaments lance donc une campagne de sensibilisation du grand public sur l’importance de son rôle dans la santé publique. Avec pour but avoué de faire pression sur les ministres de la santé et du budget afin de renégocier un nouveau pacte définissant de meilleures marges adaptées à l’évolution actuelle des prix.

Concrètement, et à court terme, le secteur souhaite un rattrapage de l’indexation sur la période Covid ainsi qu’une indexation annuelle de la marge basée sur l’inflation et l’indice santé.

Il souhaite aussi anticiper les baisses de prix des médicaments en ayant l’occasion de les acheter au nouveau prix un mois avant la baisse effective, histoire de se retrouver avec des bénéfices plutôt que des pertes.

"Ces mesures ne représenteraient qu’un effort financier de 17 ou 18 millions", explique Olivier Delaere. "Soit une goutte d’eau dans les milliards du budget santé. Avec cette campagne, on veut attirer l’attention du citoyen sur l’importance des distributeurs dans la chaîne globale. Vous savez, rien que notre stock de médicaments représente 350 millions d’euros dans les dépôts. Car nous sommes obligés de répondre à la demande, 7 jours sur 7."

La campagne commence donc aujourd’hui et il y a urgence : les distributeurs estiment qu’ils perdront de l’argent dès l’an prochain.

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