Le tout "à la vitesse de l’éclair par rapport aux millions d’années depuis lesquelles de nombreuses espèces vivent sur cette planète". Résultat selon Marco Lambertini : "Tous les voyants de notre planète sont au rouge avec le message : échec système".
Car depuis 50 ans, "notre monde a été transformé par une explosion du commerce mondial, de la consommation et de la croissance de la population humaine", souligne le rapport. Mais ces changements, notamment la déforestation à des fins agricoles, "ont eu un coût énorme sur la nature" et l’humanité dépasse désormais chaque année son "budget biologique", consommant plus que les capacités de régénération de la Terre.
S’y ajoutent les effets attendus du réchauffement climatique, qui modifie lui aussi les habitats naturels et met "jusqu’à 20% des espèces sauvages en danger d’extinction d’ici la fin du siècle". Comme les roussettes ou "renards volants", parmi les plus grandes chauves-souris au monde, dont les populations subissent des hécatombes en Australie du fait des sécheresses et canicules récurrentes.
Les pertes montent à 84% pour les espèces d’eau douce (poissons, oiseaux, amphibiens, mammifères…). Et certaines régions paient un tribut particulièrement lourd : les zones tropicales d’Amérique centrale et latine ont ainsi subi un effondrement de 94%.
"La bonne nouvelle dans toutes ces mauvaises nouvelles, c’est que nous commençons à comprendre" que cette situation n’est pas tenable, relève pourtant le patron du WWF.
Et le rapport Planète vivante s’accompagne cette année d’une lueur d’espoir, avec la parution simultanée d’une étude réalisée avec une quarantaine d’autres ONG et instituts de recherche. Intitulée "Infléchir la courbe" et publiée également jeudi dans la revue Nature, elle modélise une série de scénarios d’actions possibles, pour préserver la nature ou les espèces, mais aussi réduire l’empreinte de la production agricole ou de la consommation humaine, notamment de produits issus de l’élevage animal.