L’ouverture du film éclaire le postulat de ce spin of de "Toy Story" : "En 1995, Andy a reçu un jouet, Buzz L’Eclair, inspiré par un de ses films favoris. Voici ce film". Voilà l’entourloupette imaginée par les Studios Pixar : Buzz n’a pas surgi de nulle part, c’est un produit dérivé, c’est un objet de merchandising né d’un blockbuster. Soit. Admettons.
On découvre donc dans ce film un cosmonaute très Ricain de base qui atterrit sur une planète hostile et qui, lorsqu’il s’agit de redécoller vers la Terre, commet une embardée qui cloue son vaisseau au sol et l’endommage durablement. Rongé par le remords, Buzz n’aura alors de cesse de multiplier les vols expérimentaux à bord d’une mini-fusée pour trouver le moyen de ramener son équipage à bon port. Mais ce faisant, Buzz évolue dans un autre espace-temps : alors qu’il ne passe que quelques minutes en vol, ses camarades vieillissent pendant ce temps-là de plusieurs années…
Il y a des bonnes idées de scénario dans "Buzz Lightyear", des trouvailles amusantes, des rebondissements ingénieux. Mais fallait-il faire du personnage principal le Buzz de "Toy story" ? Sans doute que non, parce que cela banalise, cela détruit le mystère autour de ce jouet fanfaron, crétin au grand cœur, qui illumine le chef-d’œuvre de John Lasseter. Seulement voilà, "Buzz l’Eclair" est une marque, et Pixar entend bien faire fructifier cette marque. L’époque où le studio de San Francisco mettait l’Art avant le Commerce semble aujourd’hui, hélas, bien lointaine.