Pierre, écrivain explorateur à succès, volontiers fêtard, aime se mettre en danger. Un soir d’ivresse, escaladant un balcon, il fait une chute de huit mètres. Lorsqu’il sort du coma dans sa chambre d’hôpital, le visage couvert de cicatrices, le corps fracturé, il se fait la promesse, s’il parvient à réapprendre à se mouvoir, de traverser la France à pied d’est en ouest, du Mercantour au Cotentin. Soit un périple de 1300 kilomètres. Un défi fou, histoire de dépasser ses limites, de retrouver le sens de priorités, et de fuir les futilités du monde moderne pour se reconnecter avec la beauté immuable de la nature.
"Sur les chemins noirs" n’est pas un roman, mais un récit autobiographique de Sylvain Tesson. Dans leur adaptation, le réalisateur Denis Imbert et son coscénariste Diastème ont imaginé ce double fictionnel de Tesson, Pierre, incarné par Jean Dujardin.
Même si, dans ce scénario, le duo a fait en sorte que Pierre fasse quelques rencontres au cours de son long périple, l’essentiel du film est ailleurs : un homme qui marche seul et qui couche ses réflexions sur un petit carnet, le voyage géographique s’accompagnant d’un voyage intérieur. Le fait que Dujardin ait eu envie de jouer et de coproduire ce film intimiste en dit long sur ses envies de sortir des sentiers battus…
Le résultat à l’écran, sans être inoubliable (dans le genre intimiste, difficile de faire mieux que "Caro Diario" de Nanni Moretti), est souvent intéressant – et donne fort envie de se plonger dans les livres de Tesson pour partager sa vision du monde.